Le siège du FLN Sachant parfaitement que la direction a perdu contact avec ses cadres et ses représentants au niveau des institutions, l'ancien ministre de la Santé a voulu donc favoriser le contact direct comme option incontournable pour serrer les rangs du parti. Le nouveau secrétaire général du FLN veut agir vite et bien. Pour mettre en oeuvre sa feuille de route et expliquer clairement le message et les recommandations du président Bouteflika, en sa qualité de président du parti, Djamel Ould Abbès convoque les états-majors du parti à un conclave le 5 novembre prochain à l'hôtel El Aurassi d'Alger. Ministres, sénateurs, députés et mouhafeds sont invités à cette grande rencontre. «Le secrétaire général va réunir à la fois les ministres, les sénateurs, les députés et les mouhafedhs en présence des membres du bureau politique le 5 novembre prochain à l'hôtel El Aurassi pour expliquer les orientations et les priorités de l'heure», a affirmé Rachid Assas, membre du BP chargé de l'adhésion. Le successeur de Amar Saâdani veut faire d'une pierre, deux coups. Sachant parfaitement que la direction a perdu contact avec ses cadres et ses représentants au niveau des institutions, l'ancien ministre de la Santé a voulu donc favoriser le contact direct comme option incontournable pour serrer les rangs du parti. Le rendez-vous du 5 novembre prochain est le premier du genre puisqu'il réunira tous les cadres du parti, y compris ceux qui s'opposaient à la politique de Saâdani. Conscient des clivages qui minent le carré du FLN au sein de la chambre basse et l'absence de communication, Ould Abbès agit donc en pompier. Il veut tout d'abord réconcilier les cadres entre eux en ce moment opportun, avant d'aller vers la base. Selon des sources proches, la rencontre planchera sur trois points, le projet de loi de finances 2017, la réunification de la famille FLN et les législatives d'avril prochain. Ce sont les principaux thèmes sur lesquels le nouveau patron du FLN entend donner des directives à ses cadres. Pressé par le temps et devant la double mission qu'il a à accomplir, le chef de file du parti majoritaire a convoqué presque la moitié du comité central à une réunion pour mettre les choses au clair. Plaçant l'intérêt du parti au-dessus de tous les calculs restreints, le successeur de Saâdani tente de redonner au FLN sa vraie force de frappe. Il insistera d'abord sur le projet de loi de finances 2017 qui sera soumis au débat prochainement. Ould Abbès invitera ses représentants à adopter une seule position, à savoir soutenir le choix du gouvernement. Dans un communiqué ayant sanctionné les travaux du bureau politique, le FLN a affiché son soutien inconditionnel au projet de loi de finances 2017 qui vise à préserver les grands équilibres financiers du pays. En dictant ses directives aux députés, Ould Abbès veut éviter un éventuel scénario similaire à celui de l'année dernière où les députés du parti étaient divisés sur le projet de loi de finances 2016. Ainsi, appliquant la théorie de la pyramide inversée, Ould Abbès veut d'abord chasser les désaccords au niveau supérieur avant d'aller à la base. Mettant l'intérêt du parti au-dessus de tout, Ould Abbès tente de ramener tous les adversaires à collaborer autour d'un seul objectif: décrocher le meilleur score aux législatives et locales de 2017. Il fait de cette mission son cheval de bataille. Dès sa désignation à la tête du parti samedi dernier, le nouveau secrétaire général n'a pas manqué d'appeler à la réunification des rangs en réitérant à chaque occasion que les portes du parti sont ouvertes à tous les militants sans aucune exclusion. Ould Abbès est prêt à impliquer tout le monde dans sa mission, mais refuse qu'on lui pose des conditions. En réponse aux exigences des responsables du mouvement de redressement, qui réclament l'instauration d'un comité transitoire, le patron du FLN a dit niet. Connaissant parfaitement les entrailles du parti, Ould Abbès souhaite certes réunir la famille FLN, mais sans porter préjudice à aucune partie. Pour lui, accepter les conditions des redresseurs risque d'envenimer la situation à la veille des échéances électorales, un rendez-vous important pour le parti qui souhaite rafler la mise.