L'instance présidentielle n'a pas encore ouvert le débat sur cette question, ni fixé la date de la tenue de son conseil national pour annoncer sa décision. Le Front des forces socialiste (FFS) fait perdurer le suspense par rapport aux prochaines échéances électorales. L'instance présidentielle du parti du défunt Hocine Ait Ahmed n'a pas encore ouvert le débat interne sur cette question, ni fixé la date de la tenue de la session ordinaire de son conseil national pour annoncer la décision de sa participation ou non aux législatives. «Nous ne sommes pas obnubilés pas les élections. Quand bien même le conseil national optera pour la participation aux législatives, cette décision n'aurait d' intérêt que tactique», a soutenu hier Rachid Halet, membre de l'instance présidentielle. La décision de prendre part aux élections serait sans cohérence avec la position du parti. Théoriquement, ce même conseil national, instance suprême du parti, a décidé de boycotter la révision constitutionnelle et toutes les lois qui en ont découlé. Selon M. Halet, «l'espoir de voir une opposition conséquente siéger dans un Parlement digne de ce nom est mince, dans l'ordre constitutionnel et le système électoral actuels. Le suffrage universel est encore à réhabiliter. En tout état de cause, une participation aux législatives ne serait concevable que dans un but tactique», a-t-il réitéré. Ainsi, le FFS, qui se dirige vers la participation aux législatives de 2017, justifiera sa position par des raisons «tactiques». «Actuellement, nous vivons une judiciarisation du politique à travers un corset constitutionnel et législatif(loi portant régime électoral, loi sur les partis...), instaurant une fermeture politique totale, très contraignante et ne laissant aucune marge de manoeuvre aux partis politiques», a-t-il estimé. «Les réformes politiques sont toujours au service du régime en place. l'opposition de manière générale n'a pas pu construire un rapport de force face au pouvoir. L'opposition n'a pas pu rassembler toutes les énergies favorables à un changement pacifique et démocratique. La concentration du pouvoir au sein de l'Exécutif est de mise et va probablement s'accentuer dans les années à venir, en dépit des apparences», a-t-il ajouté. «Sur le plan interne, le temps de la connivence est bien fini; le pouvoir ne peut plus acheter la paix sociale, il ne peut plus élargir le cercle des bénéficiaires de la rente pour absorber les crises et assurer la stabilité du régime», a-t-il indiqué récemment dans son discours prononcé aux Ouadhias à Tizi Ouzou. «Il faut noter aussi qu'il doit faire face à de nouvelles forces sociales en progression et à une nouvelle société civile qui probablement, prendra le pas sur les organisations qui se sont transformées en syndicats ou associations parapolitiques», avait-il ajouté. Pour rappel, le FFS, très critiqué pour sa participation aux législatives du 10 mai 2012, est sorti grandi à l'issue du scrutin en obtenant 26 sièges à l' APN. Par ailleurs, sur environ 70 partis qui prendront part à ces élections, moins d'une quinzaine ont une existence et une visibilité politiques sur le terrain. Une abstention importante sera au rendez-vous de ce scrutin. Comme en 2012, le bulletin nul en sortira vainqueur, suivi par des partis du pouvoir qui se sont adjugés la majorité des sièges avec une minorité des voix. Selon de nombreux observateurs, ce scrutin sera caractérisé par l'accès presque impossible des petits partis aux sièges quitte à priver de représentation une frange importante de la population.