Des milliers de manifestants poursuivent aux Etats-Unis la contestation de Donald Trump Face à Obama, l'homme dont il avait contesté la naissance sur le sol américain, Trump a paru mal à l'aise, intimidé presque, alors que, dans la rue, les manifestants criaient leur colère et leur refus d'admettre son élection. Alors que l'avantage de Hillary Clinton en nombre de voix relance le débat sur le modèle électoral et que se multiplient les manifestations anti-Trump partout dans les métropoles américaines, comme à New York et Washington, Barack Obama a reçu son futur successeur à la Maison-Blanche pour préparer la succession. Une rencontre remarquable par son atmosphère crispée, compte tenu du lourd contentieux entre les deux hommes, et qui a même déteint sur celle de leurs épouses. Le président américain a parlé d'une «excellente conversation» avec son successeur; tandis que celui-ci a déclaré dés sa première intervention au Congrès: «Nous allons faire des choses spectaculaires pour les Américains», preuve qu'il n'a pas l'intention d' oublier ses promesses électorales. Image sidérante que celle diffusée jeudi dans les pays du monde entier, montrant Barack Obama et Donald Trump assis côte à côte dans le Bureau ovale, après des mois d'invectives, dissertant sur la nécessité de travailler ensemble pour réussir la transition. Plus incroyable encore, les déclarations du milliardaire populiste qui affirmait: «Monsieur le Président, c'était un grand honneur d'être avec vous», avant de mettre l'accent sur son «impatience de recevoir les conseils» de Barack Obama qu'il avait qualifié souvent de «président le plus ignorant de l'histoire». Mais face à l'homme dont il avait contesté la naissance sur le sol américain, Trump a paru mal à l'aise, intimidé presque, alors que, dans la rue, les manifestants criaient leur colère et leur refus d'admettre son élection. Une élection surprenante, portée par la colère d'un électorat qui s'estime ignoré par les élites et laminé par la mondialisation. Trump aura brisé le rêve de Hillary Clinton, la gagnante des sondages, convaincue d'être la première femme présidente des Etats-Unis. Il va donc s'employer à détruire tout ce qu'Obama a construit durant ses deux mandats, tant il est hostile au bilan du président sortant en matière de climat, d'assurance-santé, de libre-échange, etc. Un bilan qui est pourtant loin de satisfaire les électeurs démocrates qui en attendaient davantage, même s'il a l'excuse d'avoir été bloqué par un Congrès républicain. La consolation et le cruel paradoxe pour Obama, sa cote de popularité n'aura jamais été aussi élevée! Ayant modéré son discours dès le lendemain du vote, Trump a reçu l'aval des présidents de la Chambre des représentants et du Sénat (Congrès) pour oeuvrer «ensemble» mais certains de ses programmes risquent de se heurter à l'opposition des membres républicains eux-mêmes de ces deux institutions, sans parler des démocrates. Il en va ainsi des engagements internationaux qu'il a promis de reconsidérer, à l'exemple des échanges avec la Chine qui détient la majorité des endettements US de sorte que sa riposte pourrait être fatale à la première puissance mondiale! C'est dire si la réalité sera difficile à digérer à compter du 20 janvier 2017, lorsque Trump aura retroussé les manches et qu'il aura entamé son parcours du combattant. Un parcours qui est d'ores et déjà pavoisé de manifestations violentes, («professionnelles et orchestrées par les médias» selon lui), avant même qu'il ait entrepris quoi que ce soit, et qui deviendra hasardeux au fur et mesure que ses intentions commenceront à se concrétiser, tel le mur à ériger face au Mexique, la révision de la politique interventionniste en Europe et dans d'au-tres régions du monde, le soutien inconditionnel à Israël au mépris des résolutions de l'Onu, la chasse aux immigrés et l'opprobre à l'égard des musulmans. Autant de défis, autant de piloris que le nouveau président va devoir apprendre à assumer, dés qu'il aura pris officiellement ses fonctions en janvier prochain.