Le Parti républicain américain a durci lundi son discours sécuritaire au deuxième jour de sa convention nationale qui se tient à Cleveland, en dénonçant les politiques sécuritaires du président Barack Obama et de la candidate démocrate à la Maison Blanche Hillary Clinton qui ont "fragilisé l'Amérique". Les Républicains qui ont lancé dimanche les festivités de leur convention nationale, en fustigeant les politiques d'Obama sur l'immigration et la lutte antiterroriste comptent poursuivre lundi sur le même élan en défendant le programme sécuritaire du candidat Donald Trump. "Rendre l'Amérique sûre à Nouveau" est le thème majeur retenu pour la deuxième journée de la convention républicaine qui verra défiler de nombreuses figures du "Grand Vieux parti" comme les congressmen Michael Flynn, Joni Ernest, Jason Beardsley et Ryan Zinke pour renforcer le discours de Trump sur la menace terroriste. Son épouse, Melania Trump, qui n'avait jusqu'ici fait que quelques apparitions furtives interviendra aujourd'hui pour soutenir un candidat de plus en plus contesté par les Américains et critiqué par la classe politique pour sa rhétorique islamophobe. "Des attaques sur notre propre sol et à l'étranger à la tragédie de Benghazi, les politiques de Barack Obama et Hillary Clinton nous ont rendu vulnérables. Notre système d'immigration est cassé, exposant notre pays aux menaces sécuritaires", écrit l'équipe de campagne de Trump en annonçant le programme de la convention. "Nous voulons que l'Amérique comprenne Donald Trump l'homme est non pas seulement Donald Trump le candidat", précise le président de sa campagne électorale, Paul Manafort. Trump toujours contesté Le vote pour la nomination de Trump à l'investiture présidentielle aura lieu mardi, alors que son discours devant clôturer la convention républicaine est prévu jeudi soir. La nomination de Trump interviendra à un moment de crise sécuritaire et de tumultes qui ont secoué dernièrement les Etats-Unis, intensifiés dimanche par une nouvelle fusillade contre des policiers qui a fait trois morts à Baton Rouge dans la capitale de la Louisiane. Trump sera dans trois jours le porte étendard du parti de Lincoln et Teddy Roosvelt, alors qu'il avait bafoué toutes les règles politiques durant sa campagne pour les primaires républicaines, s'indigne la presse américaine parue lundi. Si la campagne à Cleveland est devenue une source d'excitation pour ses partisans, elle peut cependant se transformer en "une convention chaotique", souligne le quotidien The Hill. Dans les rangs des républicains beaucoup de membres contestent la candidature de Trump et doutent de ses capacités à servir comme président des Etats-Unis, explique le quotidien américain. Les sorties médiatiques du magnant de l'immobilier ont mis à mal le parti, son candidat à la présidentielle est perçu comme "une figure de division", selon d'autres observateurs. Mais selon Tobe Berkovitz, professeur à l'Université de Boston spécialisé dans la communication politique, Trump a toujours su tirer profit de cette contestation, dont il fait objet en renforçant son message, selon lequel, l'Amérique aimée par les Américains n'est pas respectée par tous. "Ma meilleure estimation est que toutes les contestations vont au profit de Trump, a-t-il prédit. Obama appelle à l'unité, rejette la rhétorique de Trump Entre temps, le président Obama a relevé que l'attaque de dimanche qui s'est produite juste avant les conventions démocrate et républicaine tendent à intensifier la rhétorique de division, en exhortant les deux parties a éviter les accusations réciproques destinées à marquer des points politiques. "Tout le monde en ce moment, doit se concentrer sur les mots et les actions qui peuvent unir ce pays, plutôt que de le diviser davantage", a déclaré Obama en faisant allusion à Trump qui l'avait accusé, juste après cette attaque de "manque de leadership" en le tenant responsable de la fusillade à Baton Rouge. En parallèle, les inquiétudes s'amplifient lundi sur de possibles perturbations des travaux de la convention par des groupes de gauche qui sont farouchement opposés à la candidature de Trump. D'ailleurs les rassemblements du magnant de l'immobilier durant les primaires républicaines ont été presque tous perturbés par ces manifestants. Certains rassemblements comme à Chicago et à Saint Louis ont dégénéré en se transformant en accrochage avec la police locale. Selon les organisateurs, environ 50.000 personnes sont attendues à Cleveland situé dans l'Etat de l'Ohio pour la convention républicaine. Les Américains craignent une nouvelle attaque, notamment que l'Etat n'interdit pas le port d'armes. Le seul endroit où les armes seront interdites est la salle des Congrès, Quicken Loans Arena, où se déroulent les travaux de la convention.