Ce cocktail détonnant fait craindre le pire à l'AIE qui fait part d'un second et imminent choc pétrolier. L'épopée de l'or noir n'est pas prête de s'arrêter de sitôt. En dépit du discours actuel sur les énergies alternatives, le pétrole a encore de beaux jours devant lui, c'est ce qu'annonce du moins une étude menée par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) organisme basé à Paris et qui s'appuie sur les données recueillies à la Conférence mondiale sur le climat COP21 qui avait été abritée par la capitale française. Le monde sera encore demandeur des énergies fossiles, révèle l'étude qui précise que l'Inde et la Chine seront les futures draisines de la consommation du brut à l'horizon 2040. à en croire les prévisions de cet article, le Moyen-Orient, notamment l'Irak et l'Iran seront les gros pourvoyeurs de pétrole, à raison de 7 mbj pour le premier et de 6 mbj pour le second. En 2040, la consommation mondiale atteindra 103,5 millions de barils par jour (bpj), contre 92,5 millions de bpj en 2015, projette en effet l'agence. Ce scénario prévoit ainsi un retour en force de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole Opep, dont les membres verraient leurs parts portées à 50% à l'horizon 2040 surtout que les deux géants asiatiques annoncés engrangeraient la vitesse supérieure dans leur consommation dès 2030. L'étude est émise alors qu'à fin septembre à Alger, les pays de l'Opep sont parvenus à un accord historique pour réduire leur production d'or noir afin de soutenir les prix du brut qui pâtissaient depuis 2014 d'une offre excédentaire. Une année qui a vu l'amorce de la descente aux abysses des cours. Ces derniers qui se sont effondrés de près de moitié ont également été accompagnés par une sévère réduction des investissements dans l'industrie pétrolière. Ce cocktail détonnant fait craindre le pire à l'AIE qui fait part d'un second et imminent choc pétrolier. L'investissement dans l'exploration et le renouvellement des réserves d'or noir est drastiquement réduit dans le contexte actuel de surabondance de l'offre, alors que le pétrole «restera une énergie incontournable à l'horizon 2040», prévient d'ailleurs l'agence. Ces investissements devraient de nouveau être amputés d'environ 140 milliards de dollars en 2016, ajoute la même source, qui ne fait part d'aucune embellie signifiant ainsi que les producteurs auront encore à broyer du noir pour cette année. Pour éviter une rupture d'approvisionnement, les investissements devraient se situer à environ 700 milliards de dollars par an, nécessitant un prix d'équilibre du baril à 80 dollars, affirme par ailleurs l'AIE. Face à la persistance du phénomène de déséquilibre entre l'offre et la demande sur lequel a déjà attiré l'attention l'Opep, l'AIE enfonce pour sa part le clou en prévenant: «Si les approbations de nouveaux projets demeurent faibles pour la troisième année consécutive en 2017, un équilibrage de la demande (...) et de l'offre paraît de plus en plus improbable au début des années 2020.» Finalement, le pétrole s'imposera encore pour longtemps comme une énergie incontournable.