L'Opep a insisté, hier, sur la nécessité d'investir dans l'industrie pétrolière pour garantir une offre suffisante face à une demande mondiale croissante, en tablant sur une hausse des prix du baril de l'or noir dans les années à venir. "Compte tenu des prévisions d'offre et de demande, des investissements significatifs sont nécessaires dans l'ensemble de l'industrie", a estimé l'Organisation des pays exportateurs de pétrole dans son étude annuelle prospective sur le secteur du pétrole, avançant le montant de quelque 10 000 milliards de dollars d'ici à 2040. "Il est vital que l'industrie veille à ce qu'un manque d'investissements aujourd'hui ne conduise pas à une rupture d'approvisionnement dans le futur", a-t-elle mis en garde. Le secteur pétrolier a drastiquement réduit ses investissements, annulant ou reportant des projets, en raison de la chute des cours du brut, qui ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis la mi-2014 et évoluent actuellement autour de 45 dollars le baril, plombés par une offre excédentaire. Cette tendance devrait s'inverser à la faveur du rebond des prix du brut, même si ce dernier sera moins important qu'anticipé jusqu'ici. L'étude de l'Opep fait ainsi l'hypothèse d'un baril de brut à 60 dollars en 2021 et 92 dollars en 2040 (en prix constants de 2015), ce qui équivaut, à prix courants, à respectivement 65 et 155 dollars. L'offre totale d'hydrocarbures devrait s'établir à 99,4 millions de barils/jour (mbj) en 2021 (contre 95,1 mbj en 2015) puis croître jusqu'à 109,6 mbj en 2040, des niveaux à peine supérieurs aux prévisions de la demande à ces échéances. La consommation d'or noir sera tirée principalement par les secteurs des transports routiers, aéronautique et pétrochimique. À moyen terme, elle bénéficiera aussi des prix plus faibles qu'anticipé. Selon l'Opep, la consommation devrait ainsi s'établir à 99,2 mbj en 2021, contre 93 mbj en 2015, une prévision relevée de 1 mbj par rapport à celle publiée l'an dernier. À plus long terme cependant, les mesures d'efficacité énergétique combinées aux nouveaux développements technologiques — comme les véhicules roulant aux carburants alternatifs — devraient très légèrement peser sur la demande, attendue à 109,4 mbj, soit 0,4 mbj de moins que l'estimation précédente. APS