Le Bureau d'enquête fédéral (FBI) a indiqué que les crimes de haine contre les musulmans aux Etats-Unis ont augmenté de 67% en une année passant de 154 incidents en 2014 à 257 en 2015. Ce rapport détaillé sur les crimes de haine commis en 2015 précise que l'année dernière a enregistré le nombre le plus élevé d'actes islamophobes depuis 2001 quand les attaques terroristes perpétrées à New York ont entraîné une montée de l'islamophobie à travers les Etats-Unis. Selon les mêmes données, les crimes de haine aux Etats-Unis ont progressé de 6,8% en 2015 à 5 850 incidents contre 5 479 en 2014, motivés essentiellement par des préjugés raciales ou religieux. L'enquête du FBI a été publiée juste après une campagne électorale controversée aux Etats-Unis, alimentée par une rhétorique haineuse. Le Southern Poverty Law Center (SPLC), une organisation qui milite contre les crimes de haine aux Etats-Unis a indiqué de son côté avoir recensé 892 groupes extrémistes à travers le pays en soulignant que 300 cas d'harcèlement ou d'intimidation ont été enregistrés depuis le jour du scrutin présidentiel du 8 novembre. Mark Potoc, expert en extrémisme à SPLC, a relevé que le rapport du FBI a révélé une hausse importante des crimes de haine commis contre les musulmans comparé aux autres minorités religieuses. Cette hausse a «été enregistrée au cours d'une année marquée par les atrocités commises par l'organisation de «Etat islamique» et aussi par la rhétorique anti-musulmans de Trump», a-t-il indiqué. Le président élu, Donald Trump, souvent accusé par les médias d'avoir alimenté la montée de la xénophobie et de l'islamophobie, a appelé dans sa première interview télévisée, juste après son élection, à cesser d'harceler les minorités. «Je suis tellement attristé d'entendre ça (à) je dis Arrêtez», a-t-il déclaré à CBS. En réaction au rapport, le conseil des relations américano-islamiques (CAIR) a déclaré que les chiffres révélés par le FBI étaient «alarmants». «Nous avons assisté l'année dernière à une forte hausse des incidents anti-musulmans à l'échelle nationale. Ce pic d'islamophobie s'est poursuivi jusqu'en 2016 et s'est s'accéléré après l'élection du 8 novembre», a déclaré Robert McCaw, directeur des affaires gouvernementales auprès du CAIR dans un communiqué publié lundi. Selon les données du CAIR, 2016 pourrait enregistrer un nouveau record en termes de nombre d'attaques perpétrées contre des mosquées en dépassant celui de l'année dernière, établi à 78 attaques.