Les chaînes algériennes sont-elles à vendre? C'est en tout cas ce que souhaitent certains propriétaires de chaînes à l'approche de l'appel d'offres que compte envoyer l'Arav. Ces informations sont très attendues sur la scène médiatique et audiovisuelle, puisque ces télévisions ont émis volontairement le voeu de se conformer à la loi audiovisuelle adoptée par le Parlement et qui stipule que la part du premier propriétaire ne doit pas dépasser les 35 à 40% comme c'est le cas en Europe. En Algérie, la majorité des patrons de chaînes privées sont connus et c'est généralement une seule personnalité morale qui possède toutes les actions de chaque télévision privée. C'est le cas notamment de Hoggar TV, qui est la propriété de l'homme d'affaires Hassene Boumaraf qui possède la marque Flash et la maison d'édition Dar El Wai. De l'homme d'affaires Ali Haddad qui possède les deux télévisions privées Dzair TV et Dzair News. D'Ali Fodil qui possède le groupe Echourouk qui diffuse Echourouk TV et Echourouk TV news ou encore d'Anis Rahmani qui possède avec son épouse les chaînes Ennahar TV et Ennahar Laki, ou encore le duo Issiou Zmirli, propriétaire d'El Djazairia TV et enfin Tahkout qui est depuis deux ans propriétaire de Numidia News et qui est contraint de libérer quelques pourcentages de sa chaîne pour se conformer à la loi et devenir une télévision privée à part entière. Les chaînes privées doivent ouvrir le capital de leur télévision qui s'inscrit ainsi dans un processus normal et parfois juridiquement compliqué, car la culture de l'actionnariat et l'association est parfois difficile en Algérie. L'inquiétude est d'autant plus grande car certaines dispositions de la loi ne sont pas claires en ce qui concerne les opérateurs qui ont déjà investi depuis une année dans la mise en place de leur télévision. L'un des points les plus craints des patrons de chaînes de télévision privées, c'est l'article 73 du projet de texte de loi qui fixe les conditions d'acquisition de l'agrément d'une chaîne de télévision privée. Cet article indique qu'il n'est pas autorisé à un propriétaire et aux membres de sa famille d'avoir plus de 30% des parts dans la chaîne. Il est difficile de céder la majorité d'une entreprise. Du coup, ils doivent diversifier leur capital et garder une majorité dans le conseil d'administration. Cette disposition intervient alors que la majorité de ses télévisions privées sont endettées par le manque de publicité et d'aide financière de l'extérieur. Elles doivent dans ce cas vendre à perte pour survivre ou fermer définitivement leurs petites chaînes de télévision privées. L'appel d'offres de l'Arav va sûrement réguler les chaînes et faire disparaître les télévisions les plus réticentes. [email protected]