L'audiovisuel algérien passe ses derniers jours par une période difficile, l'absence de la publicité, le manque d'investissements et surtout le risque de fermeture à tout moment par les autorités compétentes fait planer le doute sur l'avenir de ces chaînes. L'absence de l'Autorité de régulation, va constituer un handicap certain pour certaines chaînes en difficulté d'orientation. Certaines chaînes comme Dzair TV, Dzair News, Echourouk TV et Ennahar TV ont déjà investi dans les studios et dans le matériel de diffusion, alors que d'autres chaînes continuent à ramer et à chercher des investissements pour mieux attaquer l'avenir. C'est le cas notamment d'El Djazairia TV, qui est dirigée par l'ancien DG de l'Entv Hamraoui Habib Chawki, qui a instauré une nouvelle politique dans la chaîne privée. Même la chaîne Numidia News de Mahiedine Tahkout a commencé à faire le ménage en supprimant des émissions inutiles. D'ailleurs, le big boss de la chaîne n'a pas hésité à recruter un ancien directeur de chaîne pour tenter d'améliorer la qualité de celle-ci. Pour le reste, la majorité des chaînes est dans le flou et dans l'inconnu. Après la fermeture de la chaîne El Watan TV et la mise en examen de son directeur et après l'emprisonnement du directeur de la chaîne El Adjwa TV, le paysage audiovisuel algérien privé est plus que jamais dans le rouge. En l'absence de cahier des charges régulant le secteur, les chaînes de télévisions sont livrées à elles-mêmes et aux différents lobbys qui pullulent autour du secteur de l'audiovisuel privé. Dans sa dernière recommandation, l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav) a souligné l'importance de faire de la diversité du champ audiovisuel un atout au service de la société et d'éviter d'exploiter cet acquis pour impacter négativement les aspects sécuritaires, politiques et socio-économiques du pays. Le champ audiovisuel qui a permis l'émergence massive de chaînes de télévision et bien que constituant une plus-value dans moult domaines et divers aspects du quotidien du citoyen, celles-ci se caractérisent par des grilles de programmes anarchiques, avait estimé l'Arav qui affirme relever encore «des fautes et défaillances dans la forme et contenu des programmes» bien que le problème ait été imputé lors de rencontres avec des directeurs de ces structures à un manque d'expérience. En effet, plusieurs chaînes se sont transformées en tribunes de l'invective et de la diffamation pour des raisons qui, souvent, ne servent ni le citoyen ni la République, mais profitent à des cercles réduits et des intérêts personnels. Pour l'Arav, les «lois sont claires et précises d'autant plus que de telles pratiques sont étrangères à nos us et à nos valeurs ancestrales». Après plusieurs années d'attente, il est regrettable de constater le manque de professionnalisme de certaines chaînes privées. [email protected]