Deux fillettes se sont fait exploser hier dans un marché très fréquenté de Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, faisant au moins 17 blessés, selon des sources sécuritaires. Abdulkarim Jabo, un membre des milices civiles de la capitale du Borno qui était présent sur place, cité par des médias, a expliqué qu'«elles devaient avoir 7 ou 8 ans». Les services de secours ont confirmé l'attaque, affirmant avoir évacué 17 blessés «plus ou moins graves», et les corps des deux fillettes. La deuxième explosion a été déclenchée alors que des vendeurs du marché apportaient de l'aide aux blessés. «Nous avons évacué 17 personnes, avec différents degrés de blessures», a indiqué Bello Dambatta, de l'agence locale de gestion des urgences (Sema). «Les corps mutilés des deux kamikazes ont aussi été évacués», a-t-il ajouté. Ce double attentat n'a pas été revendiqué dans l'immédiat mais le procédé utilisé est celui du groupe terroriste nigérian Boko Haram, qui a souvent eu recours à des femmes et jeunes filles pour perpétrer des attaques contre la population. Au moins 45 personnes ont été tuées et 33 ont été blessées dans un double attentat suicide perpétré vendredi par deux femmes dans un marché de Madagali (Etat d'Adamawa), ville proche de la forêt de Sambisa, un des bastions de Boko Haram. Le nord-est du Nigeria connaît une recrudescence des attaques ces dernières semaines, notamment la grande ville de Maiduguri, qui était relativement protégée depuis plusieurs mois. En octobre, 17 personnes ont trouvé la mort dans deux attentats-suicides perpétrés également par des femmes kamikazes, dans une gare routière proche d'un camp de déplacés. Le groupe terroriste Boko Haram a fait plus de 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009, selon les estimations.