Abdelmalek Bouchafa premier secrétaire du FFS Une année après la mort du dernier fils de la Toussaint, le FFS tente de maintenir ses rangs serrés et mobiliser ses troupes... pas une sinécure finalement. Le meeting du Front des forces socialistes, organisé hier à la salle Atlas à l'occasion du premier anniversaire du décès de son leader historique Hocine Ait Ahmed, a failli tourner au vinaigre suite à la sortie subite de la salle de Djamel Ould Abbès. Ce n'était pas un échec, mais la mobilisation était nettement timide par rapport aux fois précédentes. Mais pas seulement. En effet, le patron du FLN, parti majoritaire dans toutes les assemblées élues, a quitté la salle, suivi par une bonne partie des présents, alors que Abdelmalek Bouchafa critiquait dans son discours «une majorité parlementaire truquée» qui a validé la loi de finances 2017. La déclaration de Abdelmalek Bouchafa a été d'autant plus mal perçue que les militants et sympathisants du parti scandaient à tue-tête «pouvoir assassin» et «mazalna mouaâridine» (nous sommes toujours opposants), ce qui laissait entendre que la présence du FLN dans la salle n'était pas la bienvenue, «La loi de finances 2017 est antisociale et antinationale. Elle a été votée d'un coup de force par une majorité parlementaire truquée», a déclaré le SG du FFS qui a, par ces mots, ouvert un front contre le FLN qui, pour rappel, n'a pas accepté, il y a quelques mois, son initiative de reconstruction du consensus national en lui tournant le dos après lui avoir donné maints espoirs. Interrogé sur ce motif de sortie de la salle, Djamel Ould Abbèss a nié avoir quitté la salle à cause de la virulence du discours de Bouchafa. «Non, ce n'est pas un retrait. On est venu assister à la commémoration du 1er anniversaire du décès d'un géant de l'histoire algérienne, un héros de la révolution, Hocine Ait Ahmed, que je connaissais personnellement». Il ajoute, que «c'est une commémoration à laquelle nous avons répondu avec sincérité et j'ai assisté parce que je connaissais Ait Ahmed». «Notre président Abdelaziz Bouteflika avait envoyé un long message lors de son décès. Cette cérémonie étant terminée, le reste étant un programme politique. Ils peuvent déclarer ce qu'ils veulent. C'est de leur droit le plus absolu», a-t-il lancé, Toutefois, pour tous les militants, c'était bien un retrait même si les cadres du FFS ont refusé de commenter «l'incident». L'incident, pour court qu'il soit, a néanmoins créé une anarchie générale dans la salle, à tel point que la moitié de l'assistance s'est retrouvée à l'extérieur, laissant Bouchafa terminer son speech devant une salle quasi vide. Toutefois, le premier secrétaire du FFS ne s'est pas arrêté à la majorité parlementaire. Il est allé encore plus loin en parlant carrément d'un risque sur la pérennité de l'Etat. «La loi de finances menace l'existence de l'Etat, sa paix et son caractère social, et reflète clairement la faillite du régime en manque de solutions», a-t-il asséné. Evoquant le journaliste décédé en prison récemment, Mohamed Tamalt, le premier secrétaire du FFS a exigé que la lumière soit faite sur cette affaire en réclamant une «enquête sérieuse». L'autre point sur lequel était attendu le FFS, c'est la crise que vit le parti depuis quelque temps, notamment suite à l'exclusion de Rachid Halet, membre du présidium du parti, et la démission de plusieurs cadres en signe de solidarité avec leur «camarade», Dans ce sens, Abdelmalek Bouchafa s'est voulu laconique et s'est contenté de dénoncer une cabale médiatique contre le FFS accompagnée de tentatives de perturbation à travers des tromperies sur les réseaux sociaux. «Le FFS fait l'objet d'une attaque violente, mais il ne sera jamais apprivoisé, Le FFS va bien. Votre présence ici aujourd'hui en est la meilleure preuve», a-t-il déclaré à l'adresse des militants en soulignant que, à travers ces attaques, «c'est le projet de reconstruction du consensus national qui se trouve visé». Faisant enfin allusion aux nombreux cadres qui accusent la direction actuelle de vouloir normaliser le FFS, Abdelmalek Bouchafa a réitiré «la fidélité aux idéaux tracés par feu Hocine Aït Ahmed», en affirmant que «le FFS est un acquis pour tous les Algériens». «Son unité et celle de ses rangs sont deux lignes rouges infranchissables».