La direction du parti explique la participation à ces deux prochaines échéances électorales par son souci de "mobiliser davantage de militants afin de provoquer le changement tant attendu". Le Front des forces socialistes (FFS) décide officiellement de prendre part aux prochaines élections législatives et locales, prévues respectivement en avril et octobre 2017. C'est une résolution du Conseil national, réuni ce week-end, et dont les membres ont dit "oui", à l'unanimité, à cette deuxième participation consécutive après celle de 2012, ont fait savoir, hier, en conférence de presse, le premier secrétaire, Abdelmalek Bouchafa, et les quatre membres restants du présidium du parti, après l'exclusion de Rachid Halet, en l'occurrence Aziz Baloul, Mohand Amokrane Chérifi, Ali Laskri et Saïda Ichallamene. En fait, c'est la tendance qui prévalait depuis déjà quelque temps au FFS qui rompt, du coup, avec sa politique de boycott par laquelle le FFS s'était, à maintes reprises, distingué du temps de son chef charismatique, feu Hocine Aït Ahmed. Si la décision de convoiter des sièges à l'Assemblée nationale peut s'expliquer par les contraintes imposées aux partis dans le nouveau code électoral, elle semble rendue plus facile à prendre après "l'assainissement" des rangs du parti, notamment l'éjection du membre du présidium du FFS, Rachid Halet. Une exclusion que la direction tente de justifier par un "écart de discipline" de ce militant qui avait déjà par le passé claqué la porte du parti. "Halet avait déjà quitté le parti en 1996 avant de revenir. Finalement, un repenti reste toujours un repenti", l'a accusé ouvertement Aziz Baloul en lui reprochant d'avoir notamment trahi la mémoire de feu Hocine Aït Ahmed concernant la supposée offre que lui aurait faite Khaled Nezzar pour prendre en main les destinées du pays. Pour les membres du présidium qui veulent réduire l'exclusion de ce membre de la direction à un "non-événement", Rachid Halet était un militant et ne devait donc pas bénéficier de l'impunité. "Au FFS, personne ne bénéficie de l'impunité ; tous les militants se doivent de respecter le règlement intérieur et les statuts du parti", ont insisté les membres du présidium du FFS, visiblement embarrassés par ce énième départ du parti. "Au FFS, nous ne mangeons pas nos enfants ; ceux qui ont quitté l'ont fait de leur propre chef", a martelé M. Baloul rappelant, au passage, la fameuse image du défunt Hocine Aït Ahmed qui comparait le FFS à un train qui, à chaque gare, voit des gens embarquer et d'autres débarquer. Dans la foulée, les membres du présidium écartent la possibilité de remettre en cause l'actuelle composante de la direction du parti et encore moins son mode de gestion. Pour eux, si un changement doit intervenir, ce ne sera pas avant le congrès ordinaire du parti prévu légalement en 2018. En revanche, décident-ils, le secrétariat national sera remanié et réorganisé dès la semaine prochaine à l'occasion d'une session extraordinaire du conseil national prévue le 16 décembre. Sans transition, les membres de la direction collégiale expliquent, par ailleurs, la participation de leur parti aux prochaines échéances électorales par son souci de "mobiliser davantage de militants afin de provoquer le changement tant attendu" qui, selon eux, passe par la construction "d'un consensus national". Comme première activité de précampagne électorale, le FFS a d'ores et déjà programmé la tenue d'un meeting populaire le 24 décembre à Alger, soit une journée après la conférence des élus coïncidant avec le premier anniversaire du décès, le 23 décembre 2015, du chef charismatique du parti, Hocine Aït Ahmed. Farid Abdeladim