«La redistribution des tâches des membres du bureau politique et l'installation de la commission nationale des élections sont également imminentes.» Le FLN a ajourné son opération de changement des mouhafedhs. D'après Hocine Khaldoune, membre du bureau politique, toute opération de restructuration locale du parti, est reportée pour après les élections législatives d'avril 2017. A titre de rappel, pas moins de cinq mouhafedhs ont été remplacés à l'issue des auditions des 113 mouhafedhs par le secrétaire général du parti. Il s'agit du mouhafedh d'Oran-Centre, Badreddine Dinar, remplacé par l'ancien ministre des Relations avec le Parlement, Khellil Mahi. Ceux de Aïn Témouchent, Tébessa, Aïn Defla, Arzew, Jijel ont déjà passé les consignes avec leurs successeurs. Mohamed Guemmama, Salima Athmani, à la fois membres du BP et mouhafedhs de Tamanrasset et de Bordj Ménaïel, ont préféré leurs postes au bureau politique. Or, cette opération organique a été stoppée net car «le parti a une priorité plus importante, qui est les préparatifs en prévision des prochaines législatives», a-t-il justifié. Dés lors, l'audition des sept mouhfedhs d'Alger, entamée depuis avant-hier au siège du parti, ne sera pas sanctionnée par la redistribution des missions au sein des bureaux de ces mouhafadhas. Cela contredit les propos du patron du FLN, qui avait estimé dernièrement qu' «un choix rigoureux s'impose pour le cas de la capitale car les appétits sont encore plus voraces qu'ailleurs, où il y a 37 sièges de députés en jeu et il s'agit enfin de la vitrine du parti». Cet ajournement intervient alors que la révolte contre les mouhafedhs du FLN risque de se généraliser. Au fur et à mesure que les élections législatives approchent, le siège national du FLN ne désemplit pas de contestataires. Nombreux sont des groupes de militants, parmi eux des chefs de kasmas, qui ne cessent de porter la protestation devant le siège national du parti à Hydra pour exiger le départ qui de leur mouhafedh, qui de leur secrétaire de mouhafadha transitoire, installés sans aucune «consultation» par Amar Saâdani. Des manoeuvres et des tractations électoralistes ainsi que le cumul de fonction sont avancés par les contestataires. Le 28 décembre dernier des groupes de militants se sont rassemblés devant le siège du parti pour réclamer le départ des mouhafedhs de Médéa, Béni Slimane, Ksar Boukhari, Theniet El Had(Tissemsilt), Saïda et d'El Bayadh. D'autres wilayas avaient déjà connu ce genre de protestations, le mois dernier. Certains mouhafedhs ont fait l'objet de retrait de confiance de la part des membres de leur bureau exécutif.Par ailleurs, «l'affectation des tâches aux membres du bureau politique est également imminente», selon notre interlocuteur. En raison du chevauchement entre les missions de chaque membre, l'installation de la commission nationale des élections, composée de membres du bureau politique et présidée par le secrétaire général, interviendra au cours de la semaine en cours, est-il relevé. Dans le cadre de son enquête menée auprès d'une dizaine de mouhafadhas, le FLN a recensé pas moins de 711 sièges de kasmas squatté par d'anciens responsables locaux pour en faire un usage commercial ou d'habitation. Enfin, Ould Abbès menace d'exclusion, sans même recourir à la commission de discipline, tout responsable du parti, tenté par l'argent de la «chkara» lors des prochaines échéances.