La région du sud de la wilaya a été transformée en un immense champ céréalier. A Khenchela, la région de Babar, ce grand désert du sud de la wilaya, a été transformée en un immense champ de céréales qui a produit près de 73% de la récolte céréalière globale de la wilaya au cours de la saison agricole 2015-2016 Egalement appelée «Sahara de Khenchela» ou encore «Sahara des Nememcha», cette région de 392.810 hectares, a permis la récolte de 649.000 quintaux de céréales dont 561.000 de blé dur. Cette belle performance représente à elle seule une valeur totale de 2,7 milliards DA, indique avec satisfaction Ahmed Hamzaoui, chef du service production et soutien technique à la direction des services agricoles (DSA). Cette production a été réalisée sur 25.000 ha, soit à peine le 1/4 (24%) de la surface totale consacrée à la culture de céréales dans la wilaya laquelle est évaluée à 100.000 ha, note la même source. Ces chiffres montrent pour le moins des perspectives prometteuses pour la filière céréalière dans cette région. Cependant, comme souligne un jeune fellah trentenaire, habitant la commune de Babar, la volonté de multiplier les efforts de production «bute sur deux principales entraves». La première est liée au déficit en électrification agricole et la seconde au problème de transport qui se pose surtout lors de l'acheminement des semences et fertilisants et au moment de l'écoulement de la récolte. Cette filière stratégique, qu'est la céréaliculture, a connu l'attribution depuis 2011 de pas moins de 2000 arrêtés de «concession de mise en valeur», et ce parallèlement aux opérations publiques d'ouverture de pistes agricoles et d'extension du réseau électrique aux périmètres agricoles, souligne pour sa part le directeur des services agricoles, Ahmed Lebrara. Ce dernier précise que 20% des 3149 forages exploités dans cette région ont été réalisés grâce au soutien public en plus de l'aide accordée pour l'acquisition d'équipements d'irrigation spécialement économes en eau, d'engins agricoles, de semences et de fertilisants. L'objectif fixé pour cette région est de porter la récolte de céréales à deux millions de q d'ici à 2019. Pour ce faire, il est nécessaire de renforcer le soutien technique public, d'élargir la surface agricole, de généraliser les systèmes d'irrigation économes en eau et d'organiser la formation d'une main-d'oeuvre spécialisée dans le Centre d'excellence aux métiers de l'agriculture et d'industrie agroalimentaire de Kaïs, souligne encore A. Lebrara. L'accroissement des capacités de stockage de céréales de la région sud de la wilaya, actuellement limitées à 180 000 q, évitera le transport des récoltes produites sur de longues distances, affirme le même responsable. Il soutient également l'encouragement des investissements agricoles et le renforcement du réseau électrique et le désenclavement des périmètres producteurs de richesses. La DSA, assure son responsable, veille également à la concrétisation des opérations structurantes du programme intégré de développement de la région, engagé en 2013 au profit des agriculteurs locaux dont 1800 jeunes et qui mobilise 35 milliards DA. De son côté, le directeur la Coopérative des céréales et légumes secs (Ccls), Allaoua Zouraghi, affirme qu'afin de booster la filière, deux importants projets d'investissements publics ont été ainsi engagés par la coopérative. Le premier projet porte sur la réalisation par une entreprise chinoise, d'un complexe de stockage de céréales d'une capacité de 300.000 q. Cet investissement, qui mobilise un montant de 200 millions DA, permettra de résoudre définitivement le problème de stockage des céréales. Le second projet concerne la réalisation d'un combinat de traitement et de stockage des céréales, prévu dans la commune de Remila et dont la réception est attendue pour le début de l'année 2017. Ces projets, affirme-t-on, devront consolider définitivement les capacités de stockage de la wilaya de Khenchela et lui permettre d'emmagasiner localement la totalité de sa production céréalière. Depuis 2008, la région de Babar occupe la première place à l'échelle nationale en termes de rendement moyen à l'hectare avec 30 q à l'hectare et des pics pouvant atteindre jusqu'à 60 dans certaines exploitations.