«A partir de 2020, le gouvernement table sur une couverture totale du budget de fonctionnement de l'Etat» L'augmentation de la fiscalité ordinaire et le programme du gouvernement qui vise à élargir l'assiette fiscale d'ici 2020 promettent à l'Algérie un avenir plutôt rose. Le directeur général des impôts, Abderrahmane Raouya, s'est voulu très optimiste lors de son passage hier sur les ondes de la Chaîne 3. «A partir de 2020, le gouvernement table sur une couverture totale du budget de fonctionnement de l'Etat par la fiscalité ordinaire. C'est une nécessité désormais», a-t-il déclaré en s'appuyant sur quelques chiffres plus ou moins positifs sur l'évolution de la fiscalité ordinaire. «Le gouvernement s'est attelé à asseoir certes une politique sociale, mais il a aussi oeuvré à diversifier l'économie et encourager l'investissement productif. Les résultats sont là. Les recettes de la fiscalité ordinaire sont en hausse. Au 31 octobre 2016, la fiscalité ordinaire recouvrée a été de 100 milliards de dinars avec un taux d'évolution de 11% par rapport à octobre 2015», a-t-il déclaré en soulignant que la fiscalité pétrolière, quant à elle, a connu une baisse de 16% pour la même période. «La fiscalité pétrolière budgétisée a été de 1451 milliards de dinars au 31 octobre 2016 nettement en régression par rapport à 2015», a-t-il souligné. De plus, M.Raouya a étayé son optimisme en citant le cadrage triennal mis en place par le gouvernement dans le cadre de son nouveau modèle économique. Pour la première fois, le gouvernement a mis en place un cadrage budgétaire sur trois années. Cela va nous permettre d'avoir une visibilité sur les dépenses et les recettes», s'est-il réjoui. Cette opération, dont l'objectif déclaré par l'ex-ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, était de bancariser l'argent de l'informel et de renflouer ainsi les caisses de l'Etat, semble désormais viser autre chose. C'est du moins ce qu'a déclaré le directeur général des impôts. «La mise en conformité fiscale n'a pas un objectif de recette pour le budget de l'Etat. Les pouvoirs publics ont mis en place ce dispositif pour permettre à chaque citoyen de déposer son argent au niveau des banques et régler ce taux de 7% pour être en règle avec l'administration fiscale», a-t-il expliqué en soulignant que «cette opération a été prorogée pour une année pour permettre encore à tous les citoyens de déposer leur argent. Pour ce qui est de la réussite ou non de cette opération sur laquelle, pour rappel, le gouvernement a beaucoup misé, Raouya n'a pas voulu se prononcer et s'est contenté de préciser que tout compte fait, «500 personnes se sont présentées au niveau des banques pour déposer leur argent au cours de l'année 2016». «Si l'on prend la chose du point de vue des recettes, ce n'était pas l'objectif,» a-t-il ajouté. Au sujet du déséquilibre de l'assiette fiscale nationale qui fait que 99% des impôts collectés par l'Etat proviennent de 12 wilayas, il a affirmé que le gouvernement a mis en place une stratégie pour y remédier dans les trois années qui viennent. Par ailleurs, Raouya a estimé que le taux de TVA appliqué en Algérie demeure en deçà des taux pratiqués au niveau de la région, notamment au Maghreb et en Europe, où le taux de TVA dépasse largement les 20%, en affirmant, au passage, que l'augmentation de la TVA de 2%n'aura aucun impact néfaste sur le marché. Bien plus, M.Raouya a indiqué que cette augmentation induirait des rentrées d'environ 100 milliards de dinars au budget de l'Etat. Pour illustrer son point de vue, le DG des impôts a rappelé que «les augmentations qui ont été enregistrées ces derniers temps l'ont été avant la promulgation de la loi de finances 2017, ce qui veut dire que ce n'est nullement l'augmentation de la TVA qui les a entraînées. «L'augmentation de la TVA touche uniquement certains produits. Il y a toujours une série de produits qui demeurent exonérés comme la semoule, la farine, le lait, le sucre, l'huile, les médicaments, etc. La somme de ces subventions représente plus de 100 milliards de dinars,» a-t-il affirmé. Quant à l'impact que la hausse de la TVA peut provoquer sur la consommation, Abderahmane Raouya l'a exclu en avançant l'argument selon lequel le taux de 19% serait relativement faible et donc largement acceptable. Interrogé sur la taxation des fortunes, Raouya a fait savoir que «ce qui intéresse les Algériens, c'est la lutte contre les fortunes mal acquises et l'enrichissement illicite». Pour ce qui est de l'erreur constatée dans le document de la loi de finances 2017, il a indiqué qu' «il s'agit d'une simple omission d'une ligne de recette puisque le montant total des recettes est correct».