l'économie algerienne depend toujours du pétrole Cette contre-performance est due à la dégringolade des prix du pétrole. Les exportations des hydrocarbures ont reculé de près de 6 milliards de dollars. L'Algérie reste chevillée à son pétrole. Cette «union» évolue au gré de ses humeurs. En ce moment elle est loin d'être au beau fixe. Elle est même très perturbée. Elle subit de plein fouet la crise dans laquelle elle est plongée depuis la mi-juin 2014. La sanction est tombée. Le déficit commercial a atteint 17,84 milliards de dollars en 2016. Cette contre-performance de l'économie nationale est due à la dégringolade des cours de l'or noir qui s'est répercutée sur les exportations des hydrocarbures qui ont reculé de près de 6 milliards de dollars par rapport à 2015. «La balance commerciale de l'Algérie a enregistré un déficit de 17,84 milliards de dollars durant l'année 2016, contre un déficit de 13,71 milliards de dollars en 2015, soit un creusement de déficit de 4,8%,» a indiqué hier à Alger le directeur des relations publiques et de l'information à la direction générale des douanes, Djamel Brika. Ce bilan de santé morose montre de toute évidence que l'avenir du pays demeure dépendant du secteur des hydrocarbures, de la situation du marché pétrolier. Dès que le baril tousse c'est l'économie algérienne qui s'enrhume. Et lorsqu'elle s'inscrit dans le temps. C'est l'austérité qui pointe le bout du nez. Si l'on se fie aux statistiques dont on dispose depuis le 16 janvier il n'est pas exclu que l'on s'y dirige tout droit. Les recettes enregistrées par la trésorerie du pays s'amenuisent à vue d'oeil. «Les exportations ont reculé à 28,88 milliards de dollars en 2016 contre 34,66 milliards de dollars en 2015, soit une chute de 16,7%», a souligné le haut responsable des douanes lors de la conférence de presse qu'il a animée autour de la présentation des bilans des douanes pour l'année 2016. Les ventes de pétrole et de gaz à l'étranger qui représentent l'essentiel des recettes en devises sur lesquelles repose le pays pour assurer les équilibres financiers, financer les nombreux projets de développement, assurer la stabilité sociale...ont accusé un net recul. «Pour ce qui concerne les exportations des hydrocarbures, elles se sont réduites en passant à 27,1 milliards de dollars en 2016 contre 32,69 milliards de dollars en 2015», fait remarquer la même source. Soit une baisse de plus de 17%. Le secteur hors hydrocarbures qui est appelé à mettre fin à l'addiction au pétrole a montré son indigence. Ses exportations hors hydrocarbures ont atteint 2,063 milliards de dollars en 2016 à peine. Contre 2,582 milliards de dollars en 2015. Une chute de plus de 20%. Tout juste de quoi régler sa facture de médicaments. Si l'Algérie a moins payé pour assurer les besoins alimentaires de sa population (8,22 milliards de dollars en 2016 contre 9,31 milliards de dollars en 2015) il n'en demeure pas moins qu'elle continue à importer massivement. La facture des importations qui avait plafonné à 51,7 milliards de dollars en 2015 a effectivement été réduite à seulement 46,72 milliards de dollars. Les décisions prises par le gouvernement pour la dégonfler de façon notoire n'ont été apparemment que très partiellement efficaces. Les regards sont désormais pointés sur 2017 et... les cours de l'or noir. L'espoir d'une meilleure «moisson» repose sur une hausse significative des prix du pétrole. Que dit le marché? Hier vers 12h00, à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 55,55 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 10 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de février se négociait à 52,44 dollars et enregistrait un gain de 7 cents à 52,44 dollars. L'accord historique scellé à Alger et qui s'est soldé par une décision de baisse de la production de l'Opep et de 11 pays hors cartel semble avoir prouvé son efficacité à tel point que le ministre saoudien de l'Energie Khaled al-Faleh a estimé hier que le marché est sur le point de s'équilibrer et que les pays producteurs n'auraient «probablement pas» besoin de prolonger la réduction de production au-delà de six mois. «La demande va reprendre en été et nous voulons nous assurer que le marché sera bien approvisionné et qu'on ne provoquera pas de pénurie ou de pression», a ajouté Khaled al-Faleh. Attendons tout de même pour juger.