img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P161025-17.jpg" alt="Le baril "mine" l'Algérie" / Les ventes d'hydrocarbures ont reculé de près de 7 milliards de dollars durant les 3 premiers trimestres de 2016 par rapport à la même période en 2015. Le «bilan de santé» de l'économie nationale a été publié hier. Il indique que la convalescence n'est pas pour demain. Aucune médication n'a réussi à stopper l'hémorragie jusqu'à maintenant. Le nouveau modèle de croissance économique que se cherche le pays est encore en gestation. L'opération de bancarisation tentée par les pouvoirs publics pour remettre les milliards de dollars que draine la sphère informelle dans le circuit économique légal, l'emprunt obligataire, les mesures prises pour réduire la facture des importations...n'ont pas donné les résultats attendus. Grosso modo c'est le même scénario qui continue à s'écrire. Avec le même titre: L'Algérie reste chevillée à son pétrole. Les cours actuels de l'or noir ne suffisent pas à équilibrer la balance commerciale. Cette dernière a accusé un déficit de plus de 15 milliards de dollars entre le mois de janvier et le mois de septembre 2016 par rapport à la même période de 2015. «Le déficit commercial de l'Algérie a atteint 15,04 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de 2016, contre un déficit de 12,53 milliards à la même période de 2015, soit un creusement de déficit de 2,51 milliards de dollars (-20,03%) entre les deux périodes», indiquent les chiffres des douanes répercutés par une dépêche de l'APS datée d'hier. S'il est vrai que les dégâts ont pu finalement être limités, il n'empêche que la fracture n'a pu être réduite. Pour la simple raison que l'économie nationale reste étroitement dépendante de ses ventes d'hydrocarbures qui représentent l'essentiel de ses exportations. Elles ont reculé de près de 7 milliards de dollars durant les trois premiers trimestres de 2016 par rapport à la même période de l'an dernier. «Les exportations des hydrocarbures, qui ont représenté 93,73% du total des exportations, ont été évaluées à 18,789 milliards de dollars contre 25,489 milliards de dollars à la même période de 2015», précise le rapport du Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes. Soit une baisse de 6,7 milliards de dollars. L'Algérie paie cash la dégringolade des prix du pétrole, malgré la relative embellie qu'ont connue les prix qui évoluent en ce moment au -dessus des 50 dollars. Hier, aux environs de 11h00, heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 51,76 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en léger retrait de 2 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance reculait de 6 cents pour se négocier à 50,79 dollars. Insuffisant pour plus que les revenus assurés par le secteur hors hydrocarbures ne peuvent même pas assurer la facture des médicaments ou celle des céréales. Ils s'élèvent à moins d'1,5 milliard de dollars. «Quant aux exportations hors hydrocarbures, elles demeurent toujours faibles (6,27% du volume global des exportations) et ont également reculé pour se chiffrer à 1,25 milliard de dollars contre 1,44 milliard de dollars entre les deux périodes de comparaison.», soulignent les rédacteurs du rapport du Cnis. Une petite satisfaction tout de même: la facture des importations a reculé. Mais elle continue à parasiter les revenus pétroliers. «Pour les importations, elles se sont également réduites mais à un moindre rythme par rapport à celui des exportations en s'établissant à 35,08 milliards de dollars contre 39,46 milliards de dollars, soit une baisse de près de 4,4 milliards de dollars», précise le document du Centre national de l'informatique et des statistiques qui fait observer que «Les exportations ont assuré la couverture des importations à hauteur de 57% durant les neuf premiers mois de 2016 contre 68% à la même période de 2015.» Pas de quoi pavoiser. Le baril de pétrole, qui vaut son pesant de poudre, continue de «miner» l'Algérie.