Ce conseil ne doit pas avoir forcément le pouvoir de répression. Cette mission est déjà assumée par l'Arav, précise Bouabdellah Ghlamallah. Les programmes religieux des chaînes de télévision privées doivent être soumis à l'avis d'un Conseil national d'orientation, que le président du Haut Conseil islamique(HCI) Bouabdellah Ghlamallah appelle de ses voeux. Lors de son passage au Forum du journal Echaâb, le président du HCI s'en est pris aux idées étranges que diffusent les programmes de ces chaînes. Selon l'ex-ministre des Affaires religieuses, ces émissions religieuses ne tiennent pas compte du réfèrent religieux national, en l'occurrence le courant malékite. Pour l'invité du Forum d'Echaâb, «il est tout à fait normal que les Algériens s'éloignent du référent national religieux et deviennent des victimes faciles des idées extrémistes quand les invités de ces chaînes leur parlent d'une société autre que celle de l'Algérie et des chouyoukhs qui n'ont rien à voir avec les valeurs de l'identité nationale». L'Algérie, dispose de suffisamment de savants pour qu'ils citent des oulama étrangers, a ajouté Bouabdellah, précisant que ce Conseil national d'orientation ne doit pas avoir forcément un pouvoir de répression. «Cette mission est déjà assumée par l'autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav)», fera -t-il remarquer. L'intervention de ce conseil doit toucher aussi les programmes scolaires, souligne le président du HCI, indiquant que «la ministre de l'Education nationale qui a été saisie à ce sujet a approuvé l'idée et elle a commencé à collaborer avec le HCI, en attendant la création de ce conseil. Les chaînes de télévisions privées doivent aussi, de l'avis du président du HCI, s'éloigner de la diffusion des émissions traitant de charlatanisme et de sorcellerie, «car celles-ci font reculer la société algérienne». Bouabdellah Ghlamallah qui a été pendant longtemps à la tête du ministère des Affaires religieuses s'est dit convaincu d'une idée. «La meilleure façon de lutter contre l'invasion des idées (salafisme et les nouvelles mouvances religieuses) est de leur faire face par des idées.» Or, jusqu'à présent, déplore le président du HCI, cette mission n'est pas assumée convenablement ni par les muftis de l'Algérie ni par les imams dans les mosquées. «Ces derniers ne sont ni en train d'inciter les Algériens à revenir à la pratique de l'islam des Algériens d'avant à aimer et être fier de la culture algérienne laquelle est faite d'ouverture, de l'acceptation de l'Autre, de la modestie, etc.». «Que ces valeurs soient ressuscitées», indique Ghlamallah. Cette mission de vulgarisation des valeurs de la société, selon lui, «est aussi la mission des autres secteurs, tels que le secteur de la culture». «Celui-ci doit participer par la diffusion de films et des pièces théâtrales mettant en valeur ces valeurs qui ont permis aux Algériens de sauvegarder le courant malékite depuis toujours, y compris durant la période coloniale française ayant duré plus de 130 ans. L'armée et les services de sécurité ont d'autres missions à accomplir, précise- t-il. Avant de conclure sur une note d'espoir, en disant que le projet de la Grande mosquée d'Alger sera en plus du fait qu'il sera le symbole de l'Algérie, un lieu de rayonnement du savoir,de la culture et de l'islam de notre référent religieux national.