Zouaoui Benamadi--Bouabdellah Ghlamallah L'Arav en appelle à l'expertise du HCI, annonçant une prise en charge sérieuse des programmes religieux. Sitôt installé à la tête du Haut Conseil islamique, Bouabdallah Ghlamallah affiche un dynamisme certain. Ainsi, après quelques sorties médiatiques, histoire de marquer son territoire, il a ouvert, ce jeudi, avec le président de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav), Zouaoui Benamadi, le dossier des imams cathodiques. Il faut dire que les prêches à la télévision posent un réel problème de par leur contenu et également de l'autorité censée contrôler ces imams, en ces temps de dérive religieuse. Le tête-à-tête Ghlamallah- Benamadi est amplement justifié au sens où l'Arav et le HCI se partagent la mission de contrôle de la diffusion de ces prêches et de leur contenu. Cette prise de contact a pour objet «la concertation et la coordination concernant le contenu religieux des programmes présentés par les différents médias aussi bien publics que privés», a indiqué un communiqué de l'Arav. L'autorité présidée par Benamadi voudrait connaître «la vision du HCI concernant les programmes religieux des médias, le traitement de la fatwa à travers les médias et le suivi des programmes religieux présentés par les médias», au terme du communiqué. Un appel à expertise qui annonce une prise en charge sérieuse de ces programmes religieux. Il a été constaté lors de cette rencontre, une grande disponibilité du président du HCI qui n'a pas manqué de souligner l'importance de l'Arav, en tant qu'instrument de l'Etat et de la société «pour éviter les déviations et les erreurs notamment en ce qui concerne la religion». Le communiqué de l'Arav ne signale pas une plainte précise du HCI à l'endroit d'une émission religieuse, mais l'on relève le souci de Ghlamallah de mettre en place «une coordination et une concertation permanentes entre tous les acteurs des secteurs des affaires religieuses, de la culture, de l'éducation et de la communication», pour veiller au grain. Tout «expert» en religion qu'il est, le président du HCI en appelle à «l'organisation de conférences afin de tirer profit des avis des experts et des uléma». Le communiqué termine sur une phrase de circonstance, encourageant ce genre d'initiative et les activités dans l'intérêt général. Il ne dit rien sur la mission de contrôle des programmes religieux diffusés par l'ensemble des chaînes de télévision privées, qui ne sont, à ce jour, soumis à aucun filtre d'aucune autorité quelle qu'elle soit. Mais l'initiative de l'Arav de prendre langue avec le HCI, annonce une autre initiative dans le sens d'un suivi plus étroit de la programmation des chaînes algériennes en matière de religion. Le souci d'une influence négative sur l'opinion nationale d'une pareille programmation est déjà pris en charge, puisque le jour-même, un arrêté ministériel concernant l'audiovisuel a été publié au Journal officiel. Au terme dudit arrêté, les chaînes TV et les radios sont désormais soumises à une demande d'autorisation gouvernementale pour toute importation de programmes étrangers, diffusion en direct par satellite et retransmission des matchs. Si pour les deux dernières activités, les aspects technique et financier sont évidents, pour l'importation par contre, l'objectif est de filtrer les programmes et interdire à la diffusion des émissions, notamment religieuses, très abondantes dans les grilles du Ramadhan.