Les mesures prises n'affecteront pas les transferts sociaux Pour le chef de l'Etat, l'Algérie «représente une nation de stabilité et de sécurité et peut servir de plaque tournante du commerce en Méditerranée, en Afrique et au Moyen-Orient». C'est une première depuis des années. Alors qu'il se contentait de discours pour apporter son appréciation sur la situation politique, sociale et économique du pays, le président Bouteflika s'est ouvert cette fois-ci au Groupe britannique d'expertise économique, Oxford Business Group, à qui il a livré son analyse sur la crise pétrolière. D'entrée de jeu, le président de la République a planté le décor en relevant que l'Algérie figurait parmi les rares pays producteurs d'hydrocarbures qui continuent de créer de l'emploi et notant que le nombre d'investissements enregistrés au cours des trois dernières années représentaient 70% du total des investissements depuis 2002. Il ajoute enfin que 24 386 projets avaient été lancés entre 2013 et 2016. Une fois la diète rompue, Bouteflika énumère les avantages de l'Algérie, les mesures prises pour encourager l'investissement, ses ambitions de partenariat au plan international et ses faiblesses qu'il convient de corriger. En termes d'avantages, c'est la position «sûre» qu'occupe l'Algérie depuis ces dernières années en dépit de la baisse des prix du pétrole. «Les mesures que nous avons prises au cours des dernières années nous ont placés dans une position sûre en dépit de la faiblesse du prix du pétrole qui persiste depuis la mi-2014», a souligné le chef de l'Etat. Cependant, aux yeux du président Bouteflika, cette position a besoin d'être confortée. Il a estimé que les matières premières ne pouvaient plus être la base du développement socio-économique et que même si les prix du pétrole augmentaient à l'avenir, ils «ne couvriront pas tous les besoins économiques du pays», d'où l'importance de «réagir et utiliser les stratégies nécessaires pour assurer un avenir meilleur». Que faire alors? l'Algérie, explique Abdelaziz Bouteflika, a adopté des stratégies budgétaires pour sa croissance économique à court et à moyen terme, visant à développer une économie de marché émergente, qui tienne compte de l'environnement économique actuel, mais continue d'offrir un soutien social aux personnes défavorisées. Ce n'est qu'une première étape puisque d'autres mesures seront prises. Le chef de l'Etat annonce une autre batterie de réformes tout en prenant le soin de préciser que ces mesures n'affecteront pas les transferts sociaux. «Les réformes fiscales et budgétaires favoriseront la croissance et le développement humain durable», a-t-il précisé, estimant que l'industrie, l'agriculture, l'énergie et la pétrochimie, le tourisme et l'économie du savoir, peuvent être les moteurs de la croissance. Pour la réussite de ces réformes, le président de la République s'est dit «confiant» de pouvoir compter sur l'atout le plus important» de l'Algérie, qui est «la confiance et le soutien des citoyens, conscients des défis actuels et favorables à une approche unie des dépenses responsables». «Cette unité soutient la durabilité de notre modèle social et garantira le succès économique», a affirmé le chef de l'Etat. La stratégie de l'Algérie pour assurer sa croissance économique a été aussi de favoriser le monde des affaires. Parmi les mesures prises dans ce sens, il a cité la simplification de la législation relative à l'investissement et à l'achat de terrains et l'assouplissement des procédures économiques et commerciales. Au plan international et de la coopération économique, le président Bouteflika dit croire «aux vertus du pragmatisme et du bon sens et que son économie et ses lois garantissent les conditions d'un climat d'affaires gagnant-gagnant». Il a néanmoins jugé «important de corriger» l'image de l'Algérie à l'échelle mondiale, notamment en ce qui concerne la manière dont le pays est perçu par la communauté internationale des entreprises et des investisseurs. «Si nous visons à diversifier notre économie, il est logique d'élargir également notre gamme de partenaires.» Il lance alors un appel du pied aux investisseurs et aux partenariats:. «L'Algérie est un pays ouvert à tous, et nous comptons sur le sens des affaires des entrepreneurs économiques du monde entier pour saisir les nombreuses opportunités que nous offrons.» Il a conclu son exposé par un argument de taille: «L'Algérie «représente une nation de stabilité et de sécurité et peut servir de plaque tournante du commerce en Méditerranée, en Afrique et au Moyen-Orient.»