Le gouvernement maintient sa détermination de consolider l'économie nationale et de protéger les acquis sociaux mais tout en préservant les équilibres financiers du pays, a affirmé, mercredi, le Président de la République Abdelaziz Bouteflika, lors du Conseil des ministres. Relevant la difficulté de la conjoncture économique à laquelle l'Algérie fait face, le Chef de l'Etat a réitéré son engagement à poursuivre les efforts de diversification de l'économie sans pour autant toucher à la politique de solidarité sociale ni brader le patrimoine économique du pays. "Au plan économique, l'Algérie devra faire face à de grands défis dont la poursuite de sa politique de réformes et de développement à dynamiser, la préservation de sa politiqué de solidarité nationale (...) mais aussi et surtout, la gestion des conséquences du recul des prix du pétrole", a soutenu le président à l'issue du traitement de l'ordre du jour du Conseil des ministres. Grâce à la mobilisation des Algériens et aux atouts dont dispose le pays, ces défis peuvent être transformés en "succès nouveaux", a-t-il avancé. Ainsi, le gouvernement n'envisage pas de faire marche arrière sur sa politique sociale qui doit demeurer juste et équitable malgré la baisse drastique des revenus en provenance des exportations des hydrocarbures, principale source budgétaire du pays. D'ailleurs, pour 2016, l'Algérie consacrera quelques 1.800 milliards de DA (19 milliards de dollars) aux transferts sociaux. Les propos du Président viennent appuyer et confirmer ceux du ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, sur les nouvelles mesures de la loi de finances 2016 qui introduit, entre autres, une augmentation de 10% sur les prix d'électricité, du gaz et du gasoil lorsque leur consommation dépasse un certain seuil. Contestées par certains membres de l'APN, ces augmentations ne vont pas toucher les couches vulnérables puisque ces dernières vont bénéficier d'une prime de compensation de ces hausses, avait alors défendu M. Benkhalfa. "Pour compenser la baisse des prix du pétrole, le gouvernement opte pour la diversification de ses sources de financement au lieu d'augmenter les prix ou d'introduire de nouvel impôts comme l'ont fait la plupart des pays exportateurs du pétrole", avait estimé le ministre. D'ailleurs, les autorités aspirent à trouver d'autres alternatives au financement du budget public et à promouvoir les secteurs créateurs de richesse et d'emploi: industrie, agroalimentaire, TIC.... Dans ce sens, le Président Bouteflika a réaffirmé récemment l'engagement de l'Etat à renforcer la diversification de l'économie. "Il est plus judicieux aujourd'hui de s'orienter vers d'autres secteurs générateurs de richesses et d'emplois pour nos jeunes. L'Agriculture, qui permet d'atteindre l'autosuffisance, voire d'aller vers l'exportation, permettra à notre pays de compter avec les recettes nationales, diversifier ses sources d'investissement et de préserver le pouvoir d'achat des citoyens", avait-il soutenu dans un message adressé, récemment, au secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA). L'économie nationale ne sera pas bradée Pour atteindre son objectif d'émergence économique, le gouvernement a engagé une stratégie du renouveau industriel devant permettre au pays de doubler sa croissance à moyen terme. Afin d'y arriver, secteurs public et privé, national et étranger, sont appelés à s'impliquer dans cette démarche de développement. C'est dans ce sillage que la LF 2016 a introduit une disposition (article 62) relative à l'ouverture du capital des entreprises publiques économiques (EPE) au privé national résident. Selon cette disposition, les EPE sont autorisées à céder 66% de leur capital au "privé national résident" qui peut détenir ces parts pendant cinq ans avec possibilité d'acheter le reste des actions (34%) sous réserve d'avoir l'aval du Conseil des participations de l'Etat (CPE). A ce propos, les autorités ont assuré qu'il ne s'agit nullement de brader l'économie nationale puisque cette ouverture est réservée au national résident et que les entreprises stratégiques telles que Sonatrach et Sonelgaz ne sont pas concernées par cette mesure, celles-ci étant régies par des réglementations spécifiques interdisant l'ouverture de leur capital. C'est dans ce contexte également que le Président de la République a chargé son gouvernement d'intensifier la communication institutionnelle, de sorte à expliquer à l'opinion publique la réalité des mutations engagées ou à venir. Ces mutations "ne remettront nullement en cause la souveraineté nationale sur l'économie du pays, ni ne prédestineront les entreprises stratégiques au désengagement de l'Etat", a assuré M. Bouteflika, en insistant également que ces mutations ne vont pas avoir un effet sur l'option de solidarité et de justice sociale. Par ailleurs, le Président a chargé le gouvernement de lancer la mise en oeuvre effective du crédit à la consommation lequel est destiné exclusivement à la production nationale, et de prendre les mesures à même de permettre d'atténuer les effets de l'augmentation des prix des carburants sur le transport et les activités agricoles et halieutiques.