Un bilan de la police judiciaire pour l'année 2016 montre que la ville vient en tête avec 10 684 affaires dans la région Centre. Alger, la capitale, est-elle si paisible à vivre? A en croire les chiffres fournis hier dans le bilan 2016, dressé par les services de la police judiciaire (PJ), rien n'est moins sûr. En effet, les services de la Sûreté nationale de la wilaya d'Alger ont enregistré 88.605 affaires en 2016 contre 85.495 en 2015. Un nombre important des affaires traitées sont liées à l'atteinte aux biens et aux personnes. Ces chiffres montrent que pour la région-Centre, le chapitre des crimes d'atteinte aux personnes reste élevé malgré une diminution des faits de l'ordre de 5,30% par rapport à 2015. La wilaya d'Alger vient en tête avec 10.684 affaires, suivie de la wilaya de Chlef (3444), Blida (2692) et M'sila (2103). Cette catégorie de forfaits s'identifie à des crimes de coups et blessures, homicide volontaire, homicide involontaire, menaces et insultes. De quoi s'interroger s'il est paisible de vivre dans la capitale? Cette cascade de chiffres, s'inscrit dans un bilan global des affaires traitées par les services de la PJ dans la lutte contre la criminalité, qui totalisent 58.607 cas dans la seule région du Centre, soit une hausse de 3,5% par rapport à 2015. Selon le contrôleur de police inspecteur régional d'Alger Mahmoud Rabah, qui a présenté hier ce bilan devant la presse, les affaires traitées sont liées principalement aux affaires d'atteinte aux personnes et aux biens, aux deniers publics, aux moeurs ainsi qu'aux crimes économiques et financiers. Concernant les crimes d'atteinte aux personnes, un total de 23.053 affaires ont été traitées, soit une légère baisse de 5,30% par rapport à 2015. Le même intervenant a avancé le nombre de 8 934 affaires liées à l'argent public en 2016, dont 8717 ont été résolues. Le nombre d'inculpés pour ces infractions dépasse 11.000 personnes. S'agissant des crimes économiques et financiers, Mahmoud Rabah a dévoilé le chiffre «effarant» de 3.777 affaires enregistrées en 2016 contre 3391 en 2015. Les services de sécurité de la wilaya d'Alger ont pu résoudre un total de 2 288 affaires dont trois liées au blanchiment d'argent. Près de 3000 personnes ont été mises en examen, précise-t-il. La wilaya d'Alger demeure en tête sur la liste de ce type de crime avec 2039 affaires relevées, suivie par la wilaya de Blida avec 332 affaires et de la wilaya de Chlef avec 257 affaires. La sécurité régionale de la wilaya d'Alger a comptabilisé par ailleurs, près de 400 affaires ayant trait à la cybercriminalité. Ceci est lié généralement, selon le conférencier, à l'atteinte aux personnes et la publication de données portant atteinte à l'ordre public. La wilaya d'Alger figure toujours en première position avec 92 affaires suivie de Blida, Tipasa, Boumerdès et Aïn Defla. Les affaires liées à la drogue sont en hausse de 29,1% avec près de 15.394 affaires en 2016 contre 10.927 en 2015. Les services concernés ont saisi près de 5415 kg de cannabis, 8776 kg de cocaïne et 222.960 comprimés de psychotropes. Plus de 12.500 affaires sont enregistrées dans la wilaya d'Alger, suivie de celle de Blida (558 cas), Tipasa et Chlef. Au cours de 58.692 opérations, environ 600.000 personnes font l'objet de contrôle civil, plus de 29.000 en état de garde à vue, et plus de 2600 personnes recherchées. Pour ce qui est des accidents de la route, Alger est en tête en termes de nombre de cas avec 850 enregistrés en 2016 contre 960 en 2015. Plus de 86.000 cas de retraits de permis en 2016 ont été opérés contre plus de 76 000 en 2015. Ainsi, Alger, est loin d'être un havre de paix où il fait bon se promener. La délinquance et le crime organisé atteignent des proportions inquiétantes malgré les efforts méritoires fournis par les services de sécurité.