Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), réunis avant-hier et hier, à Addis-Abeba, ont dénoncé les droits «prohibitifs» et «inconsidérés» de diffusion télévisuelle de la coupe d'Afrique des nations de football, qui se déroule actuellement au Gabon. Dans une motion adoptée lors du 28e Sommet de l'UA, les dirigeants africains ont tenu «à dénoncer et à condamner avec la plus grande fermeté et vigueur, l'injustice faite à la jeunesse africaine au moment même où elle célèbre l'un des événements les plus fédérateurs, et au retentissement planétaire, la coupe d'Afrique des nations de football». «Nos populations, partout en Afrique, se voient malheureusement empêchées et frustrées de suivre et de vivre avec joie, ces moments de liesse africaine en raison de la position monopolistique aux relents purement mercantiles, qu'exercent les lobbies et les puissances de l'argent internationaux sur le contrôle direct des droits de diffusion télévisuelle», ont-ils déploré. Ces droits «tellement prohibitifs et inconsidérés que ne peuvent supporter nos radiodiffuseurs, encore moins des centaines millions de jeunes africains, les privent de prendre part à ce qui doit être une fête de l'Afrique, moment fort s'il en est, de rapprochement et de partage culturel entre nos peuples», ont-ils regretté. Les dirigeants africains ont demandé qu'une «loi relative aux conditions de retransmission des événements sportifs considérés comme revêtant une importance majeure soit adoptée au niveau continental et au niveau de chaque Etat membre». Ils ont également appelé à ce que des mesures et actions «soient prises à l'effet de mettre fin à l'ordre actuel injuste et discriminatoire des marchés de droits de retransmission sur le continent qui prive la majeure partie de la jeunesse du continent de suivre les compétitions». «Aussi, et pour mettre un terme définitif à cette injustice, surtout au moment où notre appel coïncide avec le thème de l'année 2017 que nous avons justement décidé de dédier à cette jeunesse africaine, nous interpellons énergiquement toutes les instances africaines en charge de la jeunesse et du sport en Afrique, en vue d'oeuvrer résolument à rétablir l'équité et la justice à l'endroit de l'Afrique et de sa jeunesse notamment», lit-on encore dans la motion.