A l'occasion de sa présentation en conférence de presse, le coach du FC tours, Fabien Mercadal, n'a pas manqué de souligner le grand potentiel de sa jeune recrue algérienne, Ismaël Bennacer, arrivée cet hiver en prêt pour six mois. «Ce qui est intéressant c'est qu'il est jeune mais qu'il a déjà de l'expérience: il connaît la Ligue 2 (6 matchs disputés à 17 ans avec Arles/Avignon), les sélections internationales (en équipe de France jeunes et une sélection avec l'Algérie, -le choix du coeur- selon l'intéressé) et l'étranger (il est sous contrat à Arsenal depuis 2015), note ainsi le technicien français. «Et puis, il appréhende le métier de footballeur sous le bon angle. C'est un pro. Il est là depuis peu et nous avons déjà eu des échanges tactiques, il est exigeant avec lui-même.» Son profil tactique est également très intéressant pour le TFC. «On ne l'a pas fait venir simplement parce qu'il vient d'Arsenal. On le voulait parce qu'il nous manquait un excentré gauche - et on a pris Selemani - et un joueur «box to box» (capable de percuter d'une surface à l'autre) pour avoir des particularités différentes. En plus, Ismaël m'intéresse par sa polyvalence.» «Je suis le plus à l'aise au poste de milieu relayeur (n° 8) car si j'aime récupérer, j'aime aussi me projeter vers l'avant, faire la passe pour casser les lignes», explique le milieu algérien. «Mais cela ne m'empêche pas de jouer 6 ou plus près de l'attaquant.» Voilà qui devrait permettre d'équilibrer un peu plus l'effectif tourangeau. Et lui permettre de trouver son «chaînon manquant», celui qui permettra à l'ensemble d'être plus décisif dans les derniers gestes. Le garçon a, à première vue, les qualités pour: «Je suis plus passeur. J'aime donner des passes décisives. C'est pour moi aussi important qu'un but...» «Il est avant tout très technique, mais il ajoute à cela une très grande agressivité. Il est capable de mordre, d'agresser l'adversaire à la récupération et balle au pied. Après, des buts... Ce n'est pas la priorité le concernant, et puis, il n'a que 19 ans, ne l'oubliez pas, mais je suis persuadé qu'il est aussi capable de très bonnes choses dans la finition», approuve Fabien Mercadal. Ismaël Bennacer a en tout cas faim Ses mots le disent: «L'objectif est à la fois collectif et individuel: vu le classement, il faut que j'aide l'équipe à sortir de la zone rouge pour assurer le maintien, et moi, je veux gagner du temps de jeu et de l'expérience.» Voilà pourquoi il a choisi de quitter la «couveuse» d'Arsenal pour Tours: «Je suis né à Arles, j'y ai été formé, j'y ai joué en L2 et j'ai été retenu en équipe de France jeunes.» Et ses qualités ont tapé dans l'oeil de plusieurs recruteurs. «A la base, comme c'était la première fois que je partais de chez moi, je voulais rester en France. Mais j'ai vu Arsenal comme un club français...» Et Arsène Wenger ne l'a pas lâché, convaincu par une semaine d'essai. «J'y ai signé cinq ans... Au début, j'ai eu un peu de mal à m'adapter. Je suis arrivé à Londres avec ma grande soeur et puis je me suis marié il y a un an...» Et puis l'équilibre personnel aidant, le temps aussi, le petit milieu (1,75 m) est peu à peu apparu avec les moins de 23 ans des Gunners. Jusqu'à en devenir le capitaine cette saison et à faire une apparition avec les pros en coupe. «Le coach (Arsène Wenger) ne voulait pas trop me prêter cet été, il m'a conseillé d'attendre encore six mois. Et là, cet hiver, c'est lui qui m'a conseillé de le faire.» Plusieurs clubs de L1 ou anglais sont venus aux nouvelles, «mais ils me voulaient avec une option d'achat...» «Et puis, je n'avais pas les coachs au téléphone, alors que là, l'entraîneur (Fabien Mercadal) m'a convaincu... A moi de montrer ce que je vaux!»