«Nous savons tous que les institutions de l'ONU sont biaisées par l'influence américaine, britannique et française, principalement. Elles n'agissent pas pour promouvoir la stabilité ou pour chercher la vérité; elles sont politisées pour appliquer le programme de ces pays»... Régulièrement attaqué par les ONG et les institutions internationales qui activent dans les zones de conflit, dans un cadre humanitaire, le président syrien Bachar al Assad a réagi aux nombreuses critiques sur les «crimes contre l'humanité» que lui reprochent certains pays européens, membres de la coalition internationale et soutiens résolus des groupes armés islamistes dont est en partie composée la rébellion. Cette réaction est intervenue la veille même de nouvelles accusations émanant d'un rapport d'Amnesty International et relatives à la pendaison de quelque 13.000 détenus dans le centre pénitentiaire de Saydanaya. A des journalistes occidentaux qui lui demandaient s'il ne craignait pas de se retrouver devant la Cour pénale internationale (CPI), basée à La Haye (Hollande) et dont l'Union africaine envisage, quelques mois à peine après la Russie, de se retirer tant ses dossiers paraissent unilatéralement «orientés», Bachar al Assad répond: «Pour moi en tant que président, quand j'assume mes responsabilité de défendre le pays, et il en va de même pour le gouvernement et pour l'armée, nous ne regardons pas cette question, nous n'y prêtons pas attention.» «Nous devons défendre notre pays par tous les moyens et (...) nous ne prêtons aucune attention à ce tribunal ou à aucune institution internationale», a encore asséné le chef de l'Etat syrien, dans cet entretien accordé à des journalistes belges et diffusé par l'agence officielle Sana. Amnesty International accuse le gouvernement syrien d'avoir ordonné la pendaison d'environ 13.000 personnes en cinq ans, dans une prison près de Damas. Conjuguée aux rapports de plusieurs autres ONG qui ciblent régulièrement le pouvoir du président al Assad sur les questions des droits de l'homme ou de la torture, mais qui n'évoquent que très rarement les méfaits des groupes terroristes activant au sein de la rébellion, cette nouvelle critique est rejetée par Damas. «Nous savons tous que les institutions de l'ONU sont biaisées en raison de l'influence américaine, britannique et française, principalement. Elles n'agissent pas pour promouvoir la stabilité dans le monde ou pour chercher la vérité; elles sont politisées pour appliquer le programme de ces pays», a ainsi tenu à rappeler Bachar al Assad. Sur le terrain, Daesh acculé dans ses ultimes retranchements dans la ville d'Al Bab, a tenté de desserrer l'étau. Hier, des éléments du groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» ont incendié un gazoduc limitrophe de la centrale de gaz de Hayyan, à Palmyre, mettant totalement hors service la plus importante centrale de gaz de Syrie, selon une information divulguée par l'agence de presse russe Sputnik après qu'elle fut annoncée par la télévision syrienne qui affirme que l'incendie a duré plusieurs heures. Déjà, fin 2016, Daesh avait tenté de reprendre Palmyre et ses éléments terroristes s'étaient rendus maîtres du gisement de Hayyan, détruisant courant janvier la centrale de gaz qui alimente en électricité un tiers de la Syrie. Ces tentatives désespérées de riposte s'expliquent par la progression continue de l'armée syrienne qui élimine progressivement les groupes terroristes dans la région, comme l'indique leur retraite précipitée du champ pétrolier de Hayyan, dans les environs de Palmyre. Mobilisée sur plusieurs fronts, l'armée a déjà lancé des raids sur Idleb où, pas plus tard qu'hier, 26 morts dont 10 civils ont été enregistrés par l'Osdh. Cette ONG basée à Londres mentionne qu'il pourrait s'agir d'avions américains ou russes, mais elle reconnaît que les cibles des attaques étaient bien des quartiers de Fateh al Cham, ex-al Nosra, le groupe inféodé à Al Qaïda qui tente de régenter la rébellion et d'imposer ses feuilles de route en profitant de la débandade subie par Daesh. A quelques jours du rendez-vous de Genève dont rien ne dit qu'il mettra enfin face à face la délégation gouvernementale syrienne et celle de l'opposition politique, la situation reste marquée par le recul spectaculaire des groupes armés en général et la défaite programmée des groupes terroristes, en particulier.