Palmyre une cité vieille de 2000 ans a été entièrement libérée L'aviation russe a tué 100 terroristes en 24 heures. Commencée le 7 mars dernier, l'offensive de l'armée syrienne pour la reconquête de Palmyre, une cité vieille de 2000 ans située au centre de la Syrie, s'est achevée samedi dernier avec une cuisante défaite du groupe autoproclamé Etat islamique qui s'était emparé de la ville historique dont il avait entrepris la démolition des vestiges, pourtant classés au patrimoine mondial. C'est avec l'appui de l'aviation et des forces spéciales russes ainsi que des milices du Hezbollah libanais que cette victoire a été enregistrée, après trois semaines de rudes combats. Pour le commandement de l'armée syrienne, il s'agit là d'une étape dans l'offensive généralisée contre Daesh et le prochain objectif est d'ores et déjà fixé, puisqu'il s'agit de libérer, dans les prochains jours, les localités de Deir Ezzor (est) et Raqa (nord)», qui sont les deux principaux fiefs et les derniers bastions de l'EI en Syrie. Le but assigné aux troupes du président Bachar al Assad est de «resserrer l'étau autour des terroristes, de couper leurs lignes de ravitaillement et de reprendre les territoires sous leur contrôle pour mettre fin à leur existence» en Syrie, affirme l'état-major syrien qui indique que les éléments de l'EI ont opéré une retraite en direction de Sokhné, plus à l'est, ainsi qu'à Raqa et Deir Ezzor, même si plusieurs bandes de jihadistes ont tenté de se maintenir aux alentours de Palmyre, notamment dans le secteur de l'aéroport militaire au sud-est de la ville, alors qu'un grand nombre d' habitants avaient fui les atrocités de Daesh et les combats engagés depuis l'offensive de l'armée syrienne. L'EI a amputé Palmyre de ses plus beaux temples, ceux de Bêl et Baalshamin, détruits à coups d'explosifs. Il a aussi réduit en poussière des tours funéraires et le célèbre Arc de triomphe. La libération de Palmyre représente une grande victoire et elle constitue la seconde défaite de l'Etat islamique en Syrie, trois mois à peine après celle de Kobané, au nord du pays, en janvier 2015, face aux forces kurdes appuyées par l'aviation de la coalition internationale. Daesh fait face ces dernières semaines à une vaste offensive aussi bien en Syrie qu'en Irak, où l'armée tente également de reprendre la ville de Mossoul, seconde ville du pays, dont Daesh a fait un fief stratégique nourri par les sites pétroliers exploités depuis des années. Palmyre faisait l'objet d'une bataille majeure en Syrie, en marge d'une trêve conclue le mois dernier entre l'opposition rebelle et le régime du président Bachar al Assad, permettant à ce dernier d'accentuer le combat contre les éléments de Daesh qui est exclu de cette suspension des hostilités. L'annonce du retrait de ses troupes par le président Vladimir Poutine, voici deux semaines, aura sans doute apporté une illusion de répit aux jihadistes qui y auront vu l'occasion inespérée de reprendre du poil de la bête alors même qu'ils allaient subir la plus forte offensive depuis plus d'un an. Au lendemain de la reprise de Palmyre, l'armée syrienne va devoir chasser l'EI de la localité d'Al-Alianiyé, à 60 km plus au sud, afin de reprendre le contrôle du désert syrien et avancer ainsi vers la frontière avec l'Irak, encore sous contrôle de Daesh, tout en veillant à rétablir la sécurité dans les zones récupérées. En une vingtaine de jours de combats, 400 jihadistes ont été tués et 188 soldats ont péri. Le musée de Palmyre a grandement souffert des affrontements, surtout que Daesh faisait de sa destruction un programme d'action méthodique. Et même après la fuite des derniers combattants de l'EI, les unités d'ingénierie de l'armée ont du désamorcer des dizaines de bombes et de mines placées à l'intérieur de la cité antique. L'aviation russe quant à elle a effectué plus de 40 raids à Palmyre en une seule journée, éliminant plus de 100 terroristes, et préparant ainsi le terrain à l'offensive de l'armée syrienne au sol. Au cours de ces sorties, «158 cibles terroristes ont été frappées, et en conséquence plus de 100 terroristes, quatre chars, trois systèmes d'artillerie, quatre dépôts d'armes et cinq véhicules ont été neutralisés», a indiqué l'agence de presse Sputnik. De son côté, le président Bachar al Assad a saisi l'occasion d'une audience accordée à des parlementaires français en visite à Damas pour saluer cet «important exploit» remporté par l'armée syrienne et ses alliés dans la guerre contre le terrorisme de l'Etat islamique. Poutine félicite Bachar al Assad Le président russe, « Vladimir Poutine a félicité, lors dun entretien téléphonique, le président syrien Bachar al Assad, pour la libération de la ville de Palmyre, en soulignant limportance de la sauvegarde de cette ville historique unique pour la culture mondiale», a indiqué le porte-parole du Kremlin, M.Peskov, cité par lagence de presse Ria Novosti. M.Poutine a assuré une fois de plus que « malgré le retrait de la majeure partie de la Russie en Syrie, les forces armées russes vont continuer à aider les autorités syriennes dans la lutte contre le terrorisme et dans la libération de leur sol des groupes extrémistes », selon la même source. Vladimir Poutine sest également entretenu avec la directrice générale de lUnesco, Irina Bokova, pour «linformer que des représentants de larmée russe allaient participer au déminage de cette ville ancienne, avec les militaires syriens», selon le porte-parole du Kremlin.