Une fois n'est pas coutume, les couleurs blanc, vert et rouge ne sont pas portées cette année haut la main par les footballeurs, mais bien par des hommes de lettres et de culture et ce les 18 et 19 février prochains. Pendant deux jours, le prestigieux Hôtel de ville de Paris accueillera près de 120 auteurs et une librairie de plus de 5000 ouvrages. Comme chaque année, une grande librairie présentera les ouvrages et les revues édités en 2016 en France et au Maghreb, essentiellement en langue française, mais aussi en langue arabe ou en tamazight (berbère). De nombreux débats et moments de réflexion collective sur la littérature bien sûr, mais aussi sur l'histoire ou l'actualité du Maghreb ainsi que sur «le Maghreb d'en France», notamment grâce aux tables rondes, aux cartes blanches et aux cafés littéraires. Un espace jeunesse de plus en plus important chaque année ainsi qu'une exposition artistique, des stands de calligraphes et un traiteur oriental. Cette année, un regard particulier sera posé sur les lettres algériennes. En effet, près d'une vingtaine d'auteurs algériens participeront à cette 23e édition du Maghreb des livres. Djamel Mati et Lynda Koudache, lauréats du prix Assia Djebar du roman 2016, sont invités à présenter leurs dernières oeuvres aux côtés de Waciny Laredj, Mohamed Sari, Amine Zaoui, Maïssa Bey, Nadjib Stambouli, entre autres. Des lectures de textes d'auteurs algériens disparus l'année dernière à qui on rendra hommage à l'instar de Malek Chebel, Nabile Farès, Hamid Nacer-Khodja (tous disparus en 2016) et de Tahar Djaout font partie du programme de la 23e édition. Des écrivains, essayistes et romanciers algériens figurent parmi plus de 120 auteurs de Tunisie, du Maroc, du Canada et de Suisse, entre autres, invités à présenter leurs dernières oeuvres, selon l'association «Coup de soleil», organisatrice de l'évènement. Des auteurs comme Samir Toumi et Sarah Haïdar feront partie entre autres, de l'aventure pour dédicacer leurs dernières parutions, respectives, notamment La morsure du coquelicot et L'effacement. Sorti l'un chez Apic Editions et Barzakh pour le second. Notons qu'une sortie inattendue aux Editions Barzakh ne manquera pas de faire parler d'elle puisqu'il s'agira d'un recueil de chroniques de Kamel Daoud qui a abandonné le monde de la presse et connu une certaine traversée du désert suite aux attaques incessantes de la part de ses détracteurs dont il a fait l'objet suite à quelques-uns de ses articles qui ont suscité bien des polémiques l'an dernier. Aussi, l'oeuvre prolifique de l'écrivain et anthropologue des religions Malek Chebel, sera longuement évoquée lors d'une rencontre qui lui est consacrée. Pour rappel, organisé depuis 1994, «Le Maghreb des livres» est un rendez-vous littéraire annuel qui réunit à l'Hôtel de ville de Paris auteurs et écrivains des pays du Maghreb et d'Europe. Le Maroc était à l'honneur de l'édition 2016. Cet événement culturel annuel connaît un succès croissant et attire chaque année quelque 6000 à 7000 visiteurs. Depuis 1994, ce salon a pour vocation de réunir les productions éditoriales, romans, essais, beaux-livres, BD, d'auteurs vivant en France ou dans les pays du Maghreb. Gageons que cette édition aux couleurs blanc, vert et rouge fera bien entendre parler d'elle.