«L'Algérie est appelée à chapeauter une grande partie de l'Afrique, voire tout le continent» Disponibilité des médicaments dans un pays: il y va de sa souveraineté. L'objectif de fabriquer localement 70% des besoins de l'Algérie en médicaments est toujours de mise pour le département de Abdelmalek Boudiaf. Ce dernier, qui intervenait hier lors d'un point de presse tenu en marge de la cérémonie de mise en place effective de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques(Anpp) à l'Institut Pasteur d'Alger, a signifié que le département de la santé ne renoncera pas au défi de couvrir 70% des besoins de l'Algérie en médicaments par la production locale. «Bien au contraire, nous sommes de plus en plus encouragés pour aller dans ce sens», a-t-il dit, indiquant au passage qu'il n'y a aucun pays au monde qui produit 100% de ses besoins en médicaments, y compris les Etats-Unis. «La mise en place effective de l'Agence nationale des produits pharmaceutique va aider énormément le développement de l'industrie pharmaceutique locale», explique Abdelmalek Boudiaf. «C'est elle qui va s'occuper de la levée des entraves bureaucratiques restantes. Elle va veiller aussi sur la qualité, la sécurité, l'efficacité et le référentiel des produits pharmaceutiques, ainsi que l'accompagnement des producteurs nationaux dans leurs aventures d'exportation, dans le monde de manière générale, et en Afrique en particulier», a-t-il affirmé, ajoutant que l'Algérie est appelée à chapeauter une grande partie de l'Afrique, voire tout le continent.». Cela est tout à fait réalisable, de l'avis de Abdelmalek Boudiaf, car l'Algérie dispose d'une plate-forme de 80 usines dédiées à la production pharmaceutique. L'Anpp aura, rassure Boudiaf, tous les moyens nécessaires à sa disposition: humains et financiers. Pour Abdelmalek Boudiaf, la disponibilité des médicaments dans un pays renforce sa souveraineté. Questionné par ailleurs sur certaines pénuries enregistrées concernant certains médicaments pour les cancéreux, le ministre dira que son département a déjà pris toutes les mesures nécessaires afin de remédier à cette situation, en permettant de nouveau l'importation de certains médicaments. Le ministre de la Santé qui a exprimé son agacement quant à ce que rapportent les médias au sujet de pénuries, soulignera que désormais il y a une vérité qui doit être connue en Algérie. «Le nombre d'habitants ne cesse d'augmenter, ce qui fait que les besoins en médicaments augmentent en conséquence et peuvent connaître quelquefois une indisponibilité temporaire ». Cela ne s'applique pas, par contre, à ce qui se dit ces derniers jours au sujet des pénuries en vaccins, a précisé Abdelmalek Boudiaf. «Il n'y a pas un manque de vaccins. Il y a même un surplus dans les pharmacies», a-t-il souligné, indiquant par ailleurs que la politique de l'Algérie en termes de santé inspire énormément l'Organisation mondiale de la santé. «L'OMS est en train d'appliquer de par le monde certains axes appliqués par l'Algérie en matière de politique sanitaire». Répondant de son côté à certaines questions des journalistes, le directeur général de la pharmacie au ministère de la Santé, Hamou Hafedh, a déclaré que «l'ensemble des programmes du médicament strictement importé, est complètement libéré», précisant que le médicament a représenté, en 2016, quelque 92% de la totalité de la production pharmaceutique nationale et 54% par rapport à la facture globale nationale.