La gestion d'Air Algérie, qui fait face à des problèmes d'organisation, doit être «transparente», a déclaré hier à Alger le ministre des Travaux publics et des Transports, Boudjema Talai, soulignant que l'entreprise «se porte mal» sur le plan financier. «Le nouveau directeur général par intérim doit rendre la gestion d'Air Algérie transparente. Tout doit être visible, pas uniquement les comptes, pour que cette entreprise historique reprenne son droit chemin et son développement», a déclaré le ministre lors de l'installation du nouveau directeur général par intérim de cette compagnie aérienne, Bakhouche Allèche. Selon Talai, Air Algérie n'a pas de problèmes externes ni de problèmes de marché ou de son environnement, et «c'est l'essentiel pour une compagnie aérienne». Néanmoins, a-t-il relevé, la compagnie fait face à de grands problèmes d'organisation: «Il y a des cadres de très bon niveau à l'intérieur de cette entreprise, de bons pilotes, de bons techniciens et de mécaniciens, mais au niveau du management, il n'y a pas d'équipe». Dans ce cadre, Talai a considéré qu'»un directeur général, quel qu'il soit, ne peut gérer seul une compagnie de 10.000 personnes avec une flotte d'une cinquantaine d'avions s'il n'y a pas d'équipe autour de lui». «Je note l'élément positif de cette désignation, c'est que Alleche, qui totalise une quarantaine d'années d'expérience, est un enfant de la boîte et connaît ses problèmes. Donc, ce sera plus facile d'aboutir rapidement à un bon résultat», a avancé le ministre. Sur le plan financier, le ministre a signalé que la situation de la compagnie était défavorable: «C'est une entreprise, une société par actions, ce qui veut dire un bilan et en regardant le bilan d' Air Algérie, moi je vous dis que la compagnie se porte mal». Cette entreprise, a-t-il fait savoir, «est à la limite de perdre de l'argent et elle en perdrait si l'on ne fait pas tout une gymnastique avec le commissaire aux comptes pour faire des transferts de comptes et un système d'évaluation». A ce propos, il a affirmé que lorsqu'une compagnie commence à perdre son capital, ce sont de «mauvais signaux». «Je ne parle pas uniquement du chiffre d'affaires qui avoisine les 80 milliards de DA, mais si l'on regarde au niveau des charges, elles sont évaluées à 80 milliards de DA», a-t-il déploré.