Cette manifestation économique, la première du genre à l'échelle du pays La «Chemla» et la «Sigoise» dominent les 36 variétés connues en Algérie. Le premier Salon international de l'huile d'olive, «process» et dérivés de l'olivier, a ouvert hier ses portes au Palais des expositions des Pins maritimes (Alger). Quelque 32 exposants nationaux, sur les 70 inscrits, y prennent part aux côtés de cinq pavillons étrangers issus de Turquie, de Syrie, de Tunisie, d'Italie et d'Espagne. La France y participe à travers une contribution scientifique assurée par Hélène Ilbert, enseignante à Montpellier, qui fait partie du Comité scientifique de préparation du salon. Cette manifestation économique, la première du genre à l'échelle du pays, se tient jusqu'au 25 février. De prime abord, elle a accueilli peu de visiteurs, sinon des professionnels en nombre somme toute restreint. Ceux-ci sont surtout intéressés par le volet investissement dans le secteur oléicole. Lors du parcours usuel parmi les stands, emprunté par Cherif Omari, directeur de la production au niveau du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche (Madrp), qui était entouré de nombreux collaborateurs et responsables d'entreprises du domaine et néanmoins exposants, ce cadre a fait état des labels déjà acquis de la «deglet Ennour» de Tolga (Biskra) et de la figue de Beni Maouche (wilaya de Béjaïa) en attendant la consécration (en cours) de l'huile de table de Sig (wiaya de Mascara). Parallèlement à cette exposition, de produits d'oliviers et de machines, cuves, réservoirs...et autres ustensiles et outils destinés à cette culture et son exploitation, se tiennent deux journées scientifiques «Med Mag Oliva 2017». Au cours de ces journées, des conférences seront données sur le secteur oléicole pour en cerner les «contraintes, les en,jeux et les défis». Il ressort des propos de Cherif Omari, que l'Algérie entend accompagner les professionnels afin de satisfaire les besoins de la consommation locale et viser l'exportation au même titre que nombre de pays méditerranéens. Répondant à une question de L'Expression à ce propos justement, Cherif Omari a assuré que «l'huile d'Algérie est commercialisée aux Etats-Unis et ailleurs», sans toutefois donner plus de précisions à ce sujet. Il a déclaré que 147 000 hectares ont été consacrés à la culture de l'olivier, notamment à travers les steppes au Sud et les Hauts Plateaux où un plan de densification de cette culture est en cours de réalisation. Ce secteur est «un gisement non négligeable en matière de création d'emplois et de diversification de l'économie nationale», a également indiqué Cherif Omari. De son côté, le directeur du salon, Samir Gani, a fait mention des défis auxquels font face les producteurs. «Il faut donner à l'olivier la valeur qu'il mérite», a-t-il déclaré, soulignant que «les journées scientifiques qui se déroulent en parallèle au salon, se doivent d'être en mesure de soulever les contraintes du secteur et de dégager des solutions idoines en vue de l'essor de la branche oléicole». Venant à contre-courant de l'ouverture du marché algérien, certains producteurs qui font face à «la concurrence de l'huile d'olive étrangère», réclament des «mesures protectionnistes» mais aussi un soutien plus appuyé des pouvoirs publics. Tout en regrettant l'indisponibilité de la main-d'oeuvre, l'état des vergers laissés à l'abandon par leurs propriétaires, a été mis à l'index. Par ailleurs, certains fellahs ont été interpellés quant à leur pratique archaïque de trituration et de conservation de l'olive, une méthode qui persiste chez beaucoup d'entre eux. Selon des statistiques officielles, l'Algérie n'exploite que 18% de l'olivier, ignorant 82% des sous-produits de ce dernier, qui sont inexploités.