Tebboune passe à l'acte et met le holà Les importations de la banane, des pommes, des viandes seront exclusivement confiées à des professionnels. Le temps n'est plus aux constats, il n'est plus à émouvoir ni à l'indignation de nos caprices alimentaires. Il faut des mesures strictes pour stopper le massacre de nos ressources en devises dans l'importation des chewing-gums, de la moutarde et des carottes râpées. Tebboune passe à l'acte et met le holà: «Le bazar c'est fini!», a-t-il clamé hier en marge de la visite qu'il a effectuée au chantier de la Grande mosquée d'Alger. Et pour marquer l'implication directe de l'Etat dans la supervision de la sphère commerciale, le ministre du Commerce par intérim annonce dans ce sens qu'une réunion, présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, aura lieu dans les prochains jours pour fixer les montants d'importation des produits soumis aux licences d'importation au titre de l'exercice 2017. «Nous allons nous réunir de nouveau en fin de cette semaine ou en début de la semaine prochaine afin d'arrêter approximativement les montants pour l'année 2017», a-t-il avancé. Si des observateurs avaient misé sur le fait que toute la bataille se situait au niveau de ces licences, le ministre lui, semble avoir déjà tranché. Seraient donc soumis aux licences d'importation les pommes, les viandes et les eaux minérales. «Si l'on veut diminuer la facture d'importation, c'est d'abord ne pas importer ce que nous avons déjà sur le marché national», a-t-il rappelé. «L'interdiction d'importation des pommes n'a pas été décidée pour priver l'Algérien de ce produit mais, il faut le souligner, cette année, nous avons eu une production extraordinaire en quantité et en qualité», a précisé le ministre tout en insistant sur le fait que le gouvernement ne cédera pas aux pressions de parties qui veulent importer ce fruit en dépit de sa disponibilité. Pour les viandes, le ministre a fait valoir que seuls les «spécialistes» auraient le droit de les importer. «S'agissant des viandes, il y a 200 importateurs dans cette filière. Mais pourquoi tout ce nombre? Dorénavant, il faut des spécialistes». De même que les importations des bananes seront confiées exclusivement à sept ou huit «spécialistes» dans ce domaine. «Ce sont des spécialistes qui travaillent depuis 20 ans dans l'importation de bananes, qui connaissent le marché national et international, qui ont investi dans de très grandes surfaces de froid et de stockage allant jusqu'à 20.000 m2», a-t-il précisé. Au sujet de ce fruit objet de grandes spéculations, le ministre du Commerce a indiqué que les importations allaient reprendre prochainement. «Personne n'a bloqué les importations de bananes. Les licences de 2016 étaient arrivées à échéance. Maintenant, il faut de nouvelles licences qui vont arriver bientôt.» Dans cette démarche de tri du commerce extérieur, Tebboune a avisé que la qualité serait exigée en premier lieu. «On va d'abord jouer sur la qualité. Nous ne laisserons plus entrer sur le marché national les produits électroménagers non conformes qui tuent, chaque hiver, des familles ou encore de l'électroménager énergivore qui pèse fortement sur la consommation énergétique du pays», a-t-il soutenu. Il ne s'agit pas d'un coup de pied dans la fourmilière, mais d'une démarche logique et sereine qui prend en considération les équilibres du marché et des besoins nationaux. Dans ce sens, il a souligné que les produits de première nécessité n'étaient pas concernés par ce dispositif de licences mis en place dès janvier 2016: «C'est clair. Nous ne réduirons pas d'un kilogramme tout ce qui est importé en matières de légumes secs, de céréales, d'huile et de sucre.» Grande mosquée d'Alger La salle de prière fin prête en décembre 2017 Lors de sa visite du projet de la Grande mosquée d'Alger, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que la coupole devrait être couverte avant fin mars prochain pour pouvoir réceptionner la salle de prière à fin 2017. Abdelmadjid Tebboune a, par ailleurs, insisté sur le respect des délais de réalisation ainsi que du cahier des charges de cette future mosquée. S'étendant sur plus de 20 hectares, la Grande mosquée d'Alger compte une salle de prière de 20 000 m2, une esplanade, un minaret d'une hauteur de 267 mètres, une bibliothèque, un centre culturel, Dar El Qoran, des jardins, un parking, des bâtiments administratifs, ainsi que des espaces réservés à la restauration. Les travaux de réalisation de la Grande mosquée d'Alger, troisième plus grande mosquée au monde après celles de La Mecque et de Médine, ont été confiés à l'entreprise chinoise Cscec.