Pas moins de 21.000 démunis ont déjà bénéficié d'une aide financière, conformément à la loi. Elles sont près de 150.000 personnes à vivre à la limite du soutenable. C'est ce qui ressort d'une enquête récemment menée par les services de l'action sociale au niveau de la wilaya de Constantine. Sans donner de précisions, des sources proches de ces services ont confié que «selon nos estimations, ces 150.000 personnes existent aussi bien au niveau de la ville qu'au niveau des douars les plus reculés de la wilaya», sachant que Constantine compte 12 communes. D'après ces mêmes sources, on croit savoir que pas moins de 21.000 démunis ont déjà bénéficié d'une aide financière, conformément à la loi. A ce propos, les mêmes sources ajoutent: «Cette aide est évaluée à 3,5 milliards de centimes par mois. La somme est payée au titre du filet social, soit 3000 DA par mois». Pour les personnes handicapées, ou âgées reconnues inaptes à travailler, on prévoit des pensions forfaitaires de 1 500 DA. Ces recensements ont été réalisés par des équipes composées de membres des APC et ceux de l'action sociale, ainsi qu'une commission de coordination qui comprend des membres des comités de quartiers et les associations à caractère socioculturel. Les enquêteurs se sont engagés à confectionner des listes tous les six mois: «De cette manière, on arrive plus ou moins à faire bénéficier cette tranche de personnes de l'aide préconisée par la loi» ont ajouté les mêmes sources. Il est très important dans ce cas de préciser que cette aide est indépendante de celle ponctuellement accordée, à l'occasion des grandes fêtes, au mois de Ramadan, et notamment lors de la rentrée scolaire. Selon le rapport établi par les enquêteurs, à l'origine de cette pauvreté, le taux très élevé de chômage. Constantine compte, elle seule, 38 % de personnes sans emploi. Nombreux sont ceux qui détiennent des diplômes. D'autres sont des pères de famille qui ont été mis à la porte après la dissolution de leurs entreprises, ce n'est là que la représentation d'un cas typique et un exemple des déficits accumulés. En effet, car même des carences administratives multiples sont vraisemblablement les principaux motifs de cette «tragédie» singulière, sachant que 64 % de jeunes qui ont choisi d'investir se sont vus écartés pour des raisons liées à la bureaucratie. A cela, ajoutent nos sources, le phénomène du piston, le népotisme et le favoritisme sont érigés ici plus qu'ailleurs. Ces maux touchent aussi bien les sociétés étatiques que privées, pourtant ces dernières sont concernées par une concurrence loyale, mais préfèrent certains candidats à d'autres, sans prendre en considération les compétences individuelles et les qualifications professionnelles. Réflexion faite, toutes les mesures de soutien à l'emploi n'ont jamais pu atteindre les objectifs escomptés. En effet, ce projet destiné à booster la situation économique de la région, s'est vu accaparer par les affairistes. Il est important également de souligner que lors de la réunion tenue à Alger, les 9 et 10 mars de l'année en cours, au siège du ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale, l'Algérie a comptabilisé 600.000 personnes qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté. La pauvreté est une réalité en Algérie avec l'arrivée du système économique du libre-échange dans le pays, ce phénomène prendra certainement de l'ampleur.