Le chantre de l'amour revient donc pour régaler ses fans à sa manière après trois ans d'absence sur scène à Tizi Ouzou. A la veille de ses deux spectacles, prévus les vendredi et samedi prochains à 14h, à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, l'un des plus grands chanteurs kabyles, Farid Ferragui, a animé une conférence de presse dimanche soir pour revenir sur sa carrière, la chanson kabyle et ses deux galas, mais aussi sur une multitude d'autres sujets. Devant les correspondants de presse de Tizi Ouzou, regroupés dans la salle du Petit théâtre, Farid Ferragui a répondu volontiers à toutes les questions qui ne se limitaient pas uniquement à l'art et à la chanson. C'est toujours avec bonheur que Farid Ferragui renoue avec son innombrable public. C'est ce qu'il a affirmé dimanche. D'ailleurs, a-t-il insisté, «c'est pour le public que je ne me suis pas retiré de la scène artistique. Si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais arrêté de chanter depuis quelques années pour une multitude de raisons. Mais à chaque fois que j'essaye de me retirer, on me contacte de partout pour me dire ''reste pour nous''. C'est sur cette question que j'ai fait la chanson Afrux, en 2012», a déclaré Farid Ferragui. Le chantre de l'amour revient donc pour régaler ses fans à sa manière après trois ans d'absence sur scène à Tizi Ouzou. D'abord, suite au décès de sa mère en 2015, puis en 2016, plusieurs décès de personnalités politiques nationales, ont fait que la programmation de ses habituels concerts avait été impossible. Farid Ferragui a indiqué qu'à Tizi Ouzou, et depuis quelques années, l'artiste est désormais bien accueilli, avec respect et considération. Et la programmation de galas est facilitée par les responsables du secteur de la culture à Tizi Ouzou contrairement à de nombreuses autres wilayas. C'est le cas dans la wilaya de Béjaïa, où le public de cette région lui manque énormément. Mais, a-t-il expliqué, «à chaque fois que j'essaye de programmer des spectacles à Béjaïa, je suis confronté à beaucoup de difficultés d'ordre bureaucratique et autres». La situation n'est pas plus reluisante dans la wilaya de Bouira où Farid Ferragui veut aussi se produire. Mais à cause des problèmes auxquels il est confronté, un tel projet reste irréalisable pour l'instant. Concernant les deux spectacles du 10 et 11 mars prochain, Farid Ferragui a précisé qu'il se prépare depuis plusieurs semaines pour être à la hauteur des attentes de ses fans. Comme toujours, Farid Ferragui se produira à Tizi Ouzou avec seulement deux musiciens et son inséparable luth. Il demeure ainsi fidèle à son style sobre. Et quand un journaliste de Radio Tizi Ouzou l'interroge si on pourrait voir un jour Farid Ferragui sur scène avec un grand orchestre, le fils prodige de Taka de Tizi Ghennif a répondu que c'est une hypothèse plausible. «Pourquoi pas? J'y pense depuis plusieurs années mais franchement, j'ai peur de décevoir mon public qui, depuis trente-cinq ans, s'est habitué à ce style», a expliqué Farid Ferragui. Les journalistes présents à la rencontre conviviale ont tenté d'entraîner Farid Ferragui sur le terrain de la politique en lui posant de nombreuses questions sur la situation de l'heure. Farid Ferragui, pour résumer sa vision des choses, a répondu que chacun est libre d'avoir les idées et le projet de société qui lui semble approprié. L'essentiel, c'est de militer dans un cadre pacifique et sans violence. L'artiste, dont la moitié de l'oeuvre est faite de chansons politiques et sociales, a précisé que la pluralité d'opinion est l'un des fondements de la démocratie et il ne faut pas en avoir peur. Bien au contraire. La rencontre a permis à Farid Ferragui de parler de son tout premier spectacle animé en 1982 à la mutualité de Paris. «C'était la première fois que j'animais un récital dans ma vie. Je n'oublierai jamais qu'en plus de mes fans qui sont venus nombreux, il y avait aussi la présence des chanteurs Takfarinas, Louisa, le regretté Hamidouche et Amar Sersour.» Interrogé sur ce qui l'a motivé tout au long de son parcours, Farid Ferragui a souligné que sa première source de motivation a été, depuis trente-cinq ans, son public. «Quand je suis mal inspiré, il suffit que je pense à mon public, quand je suis fatigué aussi, quand je suis démoralisé, mon public m'encourage et me donne des forces constamment», a ajouté Farid Ferragui avant de se diriger pour un direct de deux heures sur les ondes de la chaîne de radio Tizi Ouzou.