L'avenir de la télévision c'est bien la TNT. Si l'Europe a déjà bouclé sa transformation TNT, l'Afrique reste un marché au potentiel grandissant. Après les Français, l'Afrique intéresse aujourd'hui les Chinois. C'est le cas de StarTimes un groupe chinois qui multiplie les opérations de séduction envers les dirigeants africains pour investir le marché et proposer ses solutions. Il envisage d'installer la TNT dans 40 pays en Afrique. Presque inconnu en Chine, StarTimes possède déjà une trentaine de chaînes et plus de 30 000 heures de programmes. StarTimes est opérationnel dans 16 pays du continent, mais possède des bureaux dans 34 pays. En Algérie, il essaye de se frayer un chemin, mais face à la concurrence des opérateurs algériens qui ont créé des démos à base de technologies chinoises, il est presque impossible de trouver un espace. Le groupe chinois prépare le lancement simultané de ses bouquets de chaînes de télévision par satellite en Côte d'Ivoire et au Cameroun, mais selon une étude britannique sur la TNT, on comptera 26,65 millions d'abonnés à la télévision payante au sud du Sahara en 2020, contre 11 millions fin 2013. Sur cette même période, les revenus de cette dernière passeront de 3,17 à 5,35 milliards de dollars (de 2,3 à 4,8 milliards d'euros environ). Un créneau rentable sur lequel les Chinois, qui revendiquent déjà 8 millions d'abonnés et environ 2,5 milliards de dollars de contrats signés pour conduire la migration de l'analogique au numérique dans une dizaine de pays veut s'imposer. Pour cela, il doit affronter le français Canal+, Thomson et Sagecom ou l'américain Arris Group. Pour installer la TNT, StarTimes propose aux Etats une solution globale qui intègre le financement et les infrastructures. Si StarTimes vise le marché africain c'est parce qu'il existe un important espace de la télévision payante. En Afrique, la télévision payante a généré jusqu'à 4,4 milliards $ en 2016 et le marché pourrait atteindra 6 milliards $, d'ici 2021. Dans ce marché global, le principal opérateur du marché est le géant sud-africain Naspers via sa société MultiChoice qui détient 56% des parts. Ensuite arrivent le groupe français Canal+ (environ 15%) et le chinois StarTimes (9%). Seulement cette configuration va changer avec le nouvel entrant de l'année, Econet Media/Kwesé, et les nouveaux déploiements de StarTimes. Les opérateurs comme Naspers, Canal+ et StarTimes sont d'autant plus importants qu'ils sont les propriétaires de 18% des chaînes payantes sur le continent. L'Algérie reste le seul pays d'Afrique à posséder sa propre technologie de pointe sur la TNT. Une avancée qui a poussé Canal+ à quitter l'Algérie.