Le marché de l'audiovisuel étant saturé en Afrique et dans le Monde arabe, c'est en Afrique que les nouveaux opérateurs investissent. Après les Français, les colonisateurs d'hier et les investisseurs d'aujourd'hui, après les Libanais et les Egyptiens qui ont longtemps investi dans les hôtels, les télécoms et l'armement, c'est au tour des Anglais d'investir le continent africain. En effet, après avoir conquis le monde anglophone, séduit le Monde arabe, le groupe audiovisuel public de Grande-Bretagne, la BBC, lance des programmes en Afrique. C'est en Afrique du Sud où seront officiellement lancées les trois nouvelles chaînes Tv de la BBC. Il s'agit en fait du lancement sur le continent africain de cette nouvelle offre télévisuelle composée des chaînes BBC Brit pour le divertissement, BBC Earth qui explore la terre et l'univers, ainsi que de BBC First qui offre le cinéma britannique en premium. Les trois chaînes seront sur la plateforme Dstv de l'opérateur MultiChoice. Les chaînes BBC Brit et BBC Earth seront disponibles à partir du 1er septembre 2015. Quant à BBC First, elle arrivera le 18 octobre. En renforçant sa présence sur le continent noir, la BBC doit surmonter deux problèmes majeurs: le piratage et le déficit infrastructurel. L'arrivée de trois nouvelles chaînes BBC va modifier l'offre du groupe britannique en Afrique du Sud. En effet, les chaînes BBC Entertainment et BBC Knowledge seront remplacées par BBC Brit et BBC Earth, avec des investissements plus accrus dans les contenus. Le public africain continuera de recevoir les chaînes BBC Lifestyle, CBeebies et BBC World News, en plus d'autres chaînes d'information qui sont annoncées. L'Afrique est devenue l'un des plus importants marchés pour l'audiovisuel et la bataille entre les grands groupes internationaux pour décrocher les marchés du passage au numérique en Afrique semble seulement commencer. Le 17 juin, date butoir fixée par l'UIT pour cette migration, seuls cinq pays (Malawi, Maurice, Mozambique, Rwanda, et Tanzanie) sur 54 avaient tenu leur engagement. Les autres, surtout les pays francophones d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale, ne sont qu'au début de leur processus de basculement. Parmi les groupes les plus présents, StarTimes. Ce groupe chinois dirigé par un ingénieur en électronique, Pang Xinxing, s'apprêterait à proposer à la RD Congo un marché d'un montant de... 470 millions de dollars (environ 430 millions d'euros) pour déployer la TNT sur l'ensemble du territoire. Pour l'instant, dans ce pays, seule la capitale, Kinshasa, est dotée d'infrastructures pour la migration vers la TNT, et cette première phase a été réalisée par l'italien Teleconsult, partenaire de la RD Congo depuis plusieurs années. Le groupe StarTimes s'est déjà imposé dans plusieurs pays anglophones, notamment en Afrique de l'Est et en Afrique australe, grâce à sa puissance financière. Grâce surtout à une recette qui séduit les Etats africains: une solution clés en main, incluant le déploiement des infrastructures, la diffusion des programmes et même la fourniture de décodeurs permettant aux ménages d'accéder à la TNT, le tout financé et soutenu par Bank of China, China Eximbank ou encore China-Africa Development Fund. Le groupe chinois StarTimes, en accordant aux Etats africains des prêts qui échappent au contrôle du FMI et de la Banque mondiale, car sans garantie, pilote tout le processus de migration. Le chinois StarTimes n'est pas le seul en Afrique, il y a le français Thomson et Sagemcom, mais aussi l'américain Arris Group, qui est déjà partenaire de ZAP, fournisseur de services aux chaînes de télévision d'Afrique subsaharienne. [email protected]