Les enquêteurs sud-coréens travaillant sur le retentissant scandale de corruption qui a entraîné la destitution de la présidente Park Geun-Hye ont annoncé lundi soir qu'ils allaient demander son arrestation, moins d'une semaine après sa longue audition. Mme Park, 65 ans, avait échappé pendant des mois à la justice grâce à son immunité présidentielle, avant d'être finalement destituée le 10 mars. Pendant des semaines, des foules ont manifesté pour demander le départ de la chef de l'Etat et des poursuites à son encontre. Elle est soupçonnée de nombreux délits, et notamment d'avoir été la complice de sa confidente Choi Soon-Sil, jugée pour avoir utilisé ses relations pour extorquer des dizaines de millions de dollars aux conglomérats sud-coréens. «L'accusée a abusé de ses énormes pouvoirs et de son statut de présidente pour recevoir des pots de vins des entreprises, ou pour violer les principes de la liberté de gestion des entreprises, et a fait fuiter des informations confidentielles importantes sur des affaires d'Etat», ont annoncé les enquêteurs dans un communiqué. «Ce sont des sujets graves», ajoutent-ils. «Beaucoup de preuves ont été rassemblées, mais l'accusé rejette les accusations et il y a un risque de destruction de preuves». Mme Choi, l'amie de 40 ans de Mme Park au coeur du scandale, est elle-même détenue et il serait «contraire aux principes d'équité» si l'ex-présidente n'était pas elle-même arrêtée, poursuivent les enquêteurs. Le communiqué ne précise pas si ces derniers ont d'ores et déjà demandé un mandat d'arrêt au tribunal du district central de Séoul.