En se rendant aux réunions préparatoires du 28ème Sommet arabe prévu aujourd'hui en Jordanie, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel ne s'est pas contenté de merles là où il y avait des grives. Il a joué dans la cour des grands en rencontrant les représentants de ceux qui ont le pouvoir de décision dans le monde. Lundi dernier, Abdelkader Messahel s'est entretenu avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères et envoyé spécial du président russe pour le Proche-Orient et l'Afrique, Mikhaïl Bogdanov. Les deux responsables ont ainsi abordé les développements survenus en Syrie, en Libye et dans la région du Sahel. Alger et Moscou partageant les mêmes points de vue sur les dossiers régionaux cruciaux, il était donc évident que les deux parties insistent sur l'impératif d'un règlement politique de ces crises. C'est le sacro-saint principe développé par l'Algérie durant la cruciale période du printemps arabe. MM.Messahel et Bogdanov étaient de ce fait favorables à la mise en oeuvre de l'accord politique libyen, à même de consolider les institutions de l'Etat libyen. De même que la question du Sahara occidental et la lutte antiterroriste ont été passées en revue. L'accent a été également mis par les deux parties sur les développements de la crise syrienne tout en exprimant à l'occasion leur «satisfaction de l'entame des pourparlers d'Astana et Genève». Il va sans dire qu'au niveau bilatéral, les relations entre l'Algérie et la Russie ne souffrent d'aucune ambiguïté. C'est dans cette logique que l'envoyé spécial du président russe pour le Proche-Orient et l'Afrique et vice-ministre russe des Affaires étrangères, a qualifié les relations algéro-russes de «privilégiées» et de «stratégiques». Le responsable russe qui s'exprimait en marge de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères préparatoire du 28ème Sommet de la Ligue arabe a salué «les idées de valeur et les conseils judicieux prodigués avec une intelligence éclairée par les Algériens» pour tout ce qui a trait à la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (Mena). M.Bogdanov a, également, indiqué que sa rencontre avec Abdelkader Messahel avait permis d'examiner des questions inscrites à l'ordre du jour du sommet, réaffirmant par la même l'«intérêt» accordé par la Russie aux questions «urgentes» figurant au menu de ce rendez-vous arabe. «Plusieurs pays arabes sont secoués par des crises», a-t-il poursuivi, ajoutant que «la Russie veut concourir au règlement politique et pacifique de ces crises qui frappent la nation arabe». Par ailleurs, Mikhaïl Bogdanov a souhaité «plein succès» aux travaux du sommet, saluant le rôle de l'Algérie sur la scène arabe. Et comme l'appétit vient en mangeant, Abdelkader Messahel s'est également entretenu avec le représentant spécial du président américain, Donald Trump, chargé des négociations internationales, Jason Greenblatt. La rencontre a porté sur «le processus de paix au Proche-Orient et les efforts consentis pour le règlement du conflit israélo-palestinien». Jason Greenblatt a rappelé «la volonté de la nouvelle Administration américaine d'oeuvrer, sans relâche, pour trouver une solution viable à ce conflit». De son côté, Abdelkader Messahel a souligné «la nécessité de respecter les droits de tous les peuples de la région dans le cadre de la légalité internationale». Il a rappelé, dans le même sillage, l'expérience de l'Algérie en matière de lutte antiterroriste et contre l'extrémisme violent, réaffirmant la position de l'Algérie vis-à-vis de la situation en Syrie et en Libye.