Divisions. «Horrible, cela arrive dans le monde entier», c'est ainsi qu'a répondu le président américain, Donald Trump, à la question d'un journaliste sur l'attentat commis dans le métro de Saint-Pétersbourg en Russie. Pour la solidarité, il faudra attendre. En Europe, les dirigeants et leaders politiques se sont «bousculés» sur twitter. Pour exprimer leur solidarité «avec les proches des victimes» ou «avec le peuple russe». Pour la solidarité entre les Etats, il faudra attendre. D'ordinaire les chefs d'Etat envoient au chef de l'Etat ayant subi un attentat terroriste, un message de condoléances et de solidarité par la voie diplomatique. Comme l'a fait le président Abdelaziz Bouteflika à son homologue russe, Vladimir Poutine. Dans son message, le président algérien après avoir «condamné vigoureusement ce lâche attentat» a dit aussi que «Le terrorisme est un fléau qui n'épargne aujourd'hui aucun pays. Il interpelle donc l'ensemble de la communauté internationale pour une réaction collective, sous l'égide et la coordination des Nations unies.» Un autre chef d'Etat, le président français, François Hollande, s'est adressé également à son homologue russe, mais en prenant des «détours». C'est par un communiqué qu'il a commencé par exprimer «sa solidarité avec le peuple russe» avant d'ajouter que «la France se tient prête à répondre à toute demande d'assistance qui pourrait être formulée par la Fédération de Russie». Il a cependant promis qu'il «s'entretiendra très prochainement avec le président Poutine». Toutes les autres réactions des dirigeants internationaux ont été exprimées via les micros de la presse ou les réseaux sociaux. Les canaux diplomatiques ont été négligés. Cela est à mettre au compte des relations tendues entre le monde occidental et la Russie. Sur le plan stratégique, politique et économique. Il y a l'Ukraine, la Syrie. Un peu avant il y a eu le nucléaire iranien. Mais malgré ces différends et à entendre les discours unanimes sur la nécessité d'une lutte internationale contre le terrorisme, on aurait pu s'attendre à un effort de transcendance des problèmes pour mieux s'attaquer à une menace planétaire. Eh bien! le politiquement correct continue à s'imposer. Il est tout de même intéressant de relever, et même de souligner, que le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a adressé ses «condoléances au président Poutine». Mieux, Tel-Aviv a illuminé, le soir de l'attentat, son hôtel de ville aux couleurs de la Russie. Ni Berlin ni Paris ni Londres ni aucune autre capitale européenne n'a fait ce geste qui était pourtant devenu systématique quel que soit le pays où a lieu un attentat terroriste. Cette différenciation des victimes du terrorisme ne va pas dans le sens d'une lutte efficace contre le fléau. Au contraire, cela rejoint même son objectif qui consiste à créer des divisions dans le monde et à l'intérieur des pays pour faciliter la propagation du chaos. De beaux discours, la coopération internationale contre le terrorisme!