Les Nations unies se sont alarmées hier du manque criant de financements pour leurs programmes d'aide aux réfugiés syriens et aux pays de la région qui les accueillent, prévenant que «la situation devient désespérée».A ce jour, l'ONU n'a reçu que 9% de l'aide jugée nécessaire pour aider les cinq millions de réfugiés vivant en Egypte, Irak, Jordanie, Liban et Turquie, ainsi que ceux qui ont tenté de rallier l'Europe en traversant la Méditerranée, en 2017. L'ONU avait estimé en décembre avoir besoin de 4,63 milliards de dollars et n'a reçu que 433 millions, ont indiqué dans un communiqué le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). «La situation devient désespérée», a déclaré le Haut commissaire pour les réfugiés Filippo Grandi, cité dans le communiqué. «Nous applaudissons les dons qui ont déjà été faits, mais en vérité cela ne répond pas aux besoins». «Nous observons déjà des enfants qui ne peuvent aller à l'école, des familles qui n'ont plus de logement adéquat ou sont dans l'impossibilité de pourvoir à leurs besoins élémentaires», a-t-il expliqué. Cet appel des Nations unies intervient alors que Bruxelles accueillait hier et aujourd'hui une conférence internationale sur l'avenir de la Syrie, où les promesses de dons faites par la communauté internationale à Londres en février 2016 est centrale. Les programmes de l'ONU viennent en aide aux réfugiés syriens, mais aussi à quelque 4,4 millions de personnes des pays voisins dont la vie est affectée par leur afflux massif. «C'est, partout dans la région, la même histoire», a souligné Helen Clark, administratrice du Pnud. «Les services de fourniture d'eau et les installations sanitaires, les marchés de l'emploi et de l'immobilier sont tous sous pression», a-t-elle insisté.