Le fameux remaniement annoncé avec persistance a enfin été rendu public. Dans l'ensemble, il n'y a pas de changement spectaculaire mais il reste significatif car il consacre la présence en force des trois ténors politiques en l'occurrence, le FLN, le MSP et le RND principaux partis formant ce qui est appelée communément l'Alliance présidentielle. Cette dernière, à la faveur de ce nouveau remaniement, vient d'être renforcée avec l'entrée de Boudjerra Soltani dans le cénacle du pouvoir exécutif en tant que ministre d'Etat. Une revendication que n'a eu de cesse de réclamer le numéro 1 du MSP et qui a oeuvré pour qu'elle soit effective. Avec un pied bien ancré même symbolique puisque sans aucun portefeuille ministériel, le leader islamiste marque un point qui sera comptabilisé à ses multiples coups de force qu'il accumule depuis qu'il a opté pour faire partie du triumvirat et en bataillant pour être aux premières loges. D'ailleurs, dans toutes ses sorties tonitruantes, ses allusions frisaient parfois l'incongruité. Quant à Belkhadem qui avait, tout comme son homologue, annoncé ce remaniement, avait affirmé dans l'une des conférences de presse qu'il avait tenues au siège de son parti, lors des réunions du secrétariat exécutif, que le nouveau gouvernement serait «celui de l'Alliance présidentielle». Le frais émoulu chef du vieux parti a cédé la chefferie de la diplomatie en gardant le titre honorifique de ministre d'Etat avec une précision de taille c'est qu'il devient officiellement le représentant personnel du président de la République. Un poste qu'il lui permettra de se libérer pour son parti qui est en phase de renouvellement de ses structures et dans le même temps se préparer pour les échéances électorales qui pointent à l'horizon. Il perd quelques portefeuilles au profit du RND qui reste le grand gagnant dans cette histoire en raflant des postes complémentaires en plus de garder les commandes du gouvernement. On comprend mieux la sérénité et le stoïcisme d' Ouyahia à mener les tractations avec les archs et en marquant le coup avec le retrait de ses élus de la Kabylie. En jouant au médiateur, il a fini par démontrer que son efficacité était encore opérationnelle et qu'il pouvait poursuivre sa tâche et garder les faveurs du président. En tout état de cause, c'est l'Alliance présidentielle qui se trouve être la vedette de ce changement et qui devra mettre les bouchées doubles pour la réalisation du plan quinquennal de développement.