Le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis est depuis hier à Riyadh pour revigorer l'alliance américano-saoudienne avec un adversaire commun, l'Iran, et ses activités «déstabilisatrices» au Moyen-Orient. L'Arabie saoudite s'était sentie marginalisée pendant la négociation de l'accord sur le nucléaire iranien, signé en juillet 2015 par l'administration Obama, a expliqué mardi un responsable américain de la Défense. Jim Mattis vient à Riyadh avec la volonté de «revigorer» l'alliance américano-saoudienne, a-t-il poursuivi. Il veut «écouter» les responsables saoudiens et leur demander «ce dont ils ont réellement besoin», a poursuivi ce responsable. M. Mattis va rencontrer le roi Salmane, le prince héritier Mohammed ben Nayef et le puissant vice-prince héritier Mohammed ben Salmane, déjà reçu par Donald Trump il y a un mois à Washington. Les dirigeants saoudiens s'inquiètent de voir l'Iran s'immiscer dans les pays arabes, utilisant les communautés chiites pour avancer ses pions, comme à Bahreïn, ou au Liban. Ou au Yémen, pays déchiré par une guerre civile meurtrière entre les rebelles Houthis, accusés de liens avec l'Iran, et les forces pro-gouvernementales soutenues par l'Arabie saoudite. Les Saoudiens trouvent une oreille désormais plus favorable à Washington avec l'administration Trump, qui ne cesse de dénoncer «l'influence néfaste» de l'Iran au Moyen-Orient. Elle a notamment imposé de nouvelles sanctions à Téhéran après des essais de missiles balistiques en février. Les militaires américains ont aussi dans le collimateur les activités des rebelles chiites houthis au Yémen, accusés de «menacer» la libre circulation dans le détroit stratégique de Bab al-Mandeb reliant la mer Rouge à l'océan Indien. Ils accusent l'Iran d'avoir fourni aux Houthis des armes - des missiles notamment - qui «menacent» cette voie cruciale du commerce mondial. «Je suis extraordinairement préoccupé par l'apparition d'un nouveau goulot d'étranglement maritime» au Moyen-Orient, a mis en garde en mars un haut responsable militaire américain devant le Congrès, en faisant allusion aux tensions existant déjà avec l'Iran dans le détroit d'Ormuz, entre le Golfe et l'océan Indien.