Il a exhorté les syndicalistes à éviter toute position radicale dans la résolution des problèmes des travailleurs. Le dialogue et la concertation auxquels a toujours appelé la Centrale syndicale ont procuré d'importants acquis aux travailleurs, a affirmé hier, à Tiaret le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd. Il a su délicatement déjouer les «icebergs» de l'aventurisme revendicatif. Souvent, il fait des concessions prudentes, mais sans perdre le fil conducteur. Fin connaisseur du monde du travail et subtil négociateur, le patron de la Centrale syndicale n'a jamais abandonné le terrain économique même. Dans son allocution lors de la cérémonie officielle des festivités célébrant la Journée internationale du travail, en présence des ministres du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, de la Culture et des Relations avec le Parlement par intérim, Azzedine Mihoubi, Abdelmadjid Sidi Said a indiqué que l'Ugta a adopté une philosophie de dialogue et de concertation, soulignant que la lutte syndicale à laquelle appelle l'Ugta «est basée sur la confiance entre le patronat et l'Etat, ce qui permet de réaliser des acquis pour les travailleurs». Grâce à la lucidité et à la clairvoyance de sa direction, l'Ugta a eu le mérite d'adapter sa stratégie et de saisir les enjeux durant cette période difficile. La stabilité n'est pas seulement sécuritaire, elle est aussi au plan des acquis sociaux. Il existe, a-t-il ajouté, une cohésion entre la Centrale syndicale, le gouvernement et le président de la République qui repose sur la sincérité et la loyauté, soulignant que «la symbiose entre les travailleurs affiliés à l'Ugta, les responsables de wilayas et le patronat, nous permet de renforcer le pays et d'assurer une vie prospère et heureuse à ses enfants». Abdelmadjid Sidi Said a exhorté, au passage, le syndicaliste à éviter toute position radicale dans la résolution des problèmes des travailleurs, déclarant «nous sommes les gardiens et veilleurs sur la stabilité sociale. Les Algériens qui doivent préserver la stabilité du pays trouveront les syndicalistes au premier rang». Sidi Saïd a indiqué, dans ce sens, que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, veille à ce que la crise financière actuelle n'aura pas de répercussions sur les travailleurs des entreprises nationales, tout en évoquant le diktat du Fonds monétaire international (FMI) au début des années 1990 et le licenciement de près de 500 000 travailleurs qui s'en est suivi. Le même responsable syndical a rappelé également les deux démarches historiques prises par le président de la République portant sur la Réconciliation nationale et le remboursement de la dette. Il ne peut y être autrement pour une organisation forte de 2,6 millions d'adhérents en 2016, tout en estimant «qu'un vote massif des travailleurs et des syndicalistes lors des prochaines législatives démontrera que les Algériens sont capables de trouver des solutions entre eux, qu'ils n'acceptent de conseil de quiconque et qu'ils rejettent l'ingérence dans les affaires du pays». Abdelmadjid Sidi Said a apppelé, à ce titre, les travailleurs à se rendre massivement aux urnes jeudi prochain, soulignant que «le vote des travailleurs sera pour l'Algérie et sa stabilité». Les festivités officielles de la Fête internationale des travailleurs ont été marquées à Tiaret. Le secrétaire général de l'Ugta, ne se fait pas d'illusions. Pour développer une industrie nationale, il faut une main-d'oeuvre nationale, mais bien formée. A partir de Tiaret, il a en effet rappelé hier, qu'il ne peut y avoir d'industrie mécanique sans une main-d'oeuvre qualifiée. Défenseur acharné de la production nationale et de la protection de l'outil de travail, Sidi Said a appelé à encourager l'émergence de cette main-d'oeuvre, notamment chez les jeunes pour parvenir à la qualité des produits industriels fabriqués localement. Abdelmadjid Sidi Saïd a insisté sur la nécessité de stabiliser la vocation de la wilaya de Tiaret liée à l'industrie mécanique, promettant aux travailleurs du complexe de porter à un haut niveau leurs doléances concernant l'autonomie de leur unité. Les travailleurs ont fait part, dans leurs interventions à cette occasion, des problèmes de gestion que rencontre leur unité, faute d'autonomie financière.