Les exportations sont très diverses Il est vrai que l'élément le plus important dans le commerce extérieur n'est pas le nombre des acteurs mais le volume des échanges, et le fait de constater un engouement pour l'activité d'exportation ne peut être perçu que comme un bon signe. Le nombre des importateurs stagne et celui des exportateurs augmente. Nouvelle banale? Pas du tout. En effet, très longtemps, le cliché à travers lequel s'exprimait le scepticisme algérien le plus radical était la prolifération des importateurs et l'incapacité de l'économie algérienne à générer une offre exportable et à mettre en place une politique efficace pour sa commercialisation en dehors du pays. Aujourd'hui, la situation n'est pas très reluisante, la balance commerciale du pays continuant à pencher du côté des importations. Toutefois, l'information faisant état d'une augmentation significative du nombre des exportateurs et de la stagnation de celui des importateurs est pour le moins un signe positif qui peut constituer un point de départ pour une nouvelle vision de l'économie algérienne. Il est vrai que l'élément le plus important dans l'équation n'est pas le nombre des acteurs, mais le volume des échanges, et le fait de constater un engouement pour l'activité d'exportation ne peut être perçu que comme un bon signe. Selon des statistiques livrées par le Centre national du registre du commerce, le secteur du commerce extérieur qui comptait 43.418 opérateurs en 2016 dont 41.788 importateurs et 1630 exportateurs, a enregistré une grande reconfiguration. En effet, cette source indique que le nombre des importateurs a augmenté uniquement de 0,5%,, soit 208 opérateurs alors que celui des exportateurs a enregistré une hausse de plus de 31% par rapport à 2015, soit une augmentation de 505 exportateurs, ce qui n'est pas rien dans un pays où, comme dirait le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, «on ne sait pas exporter». Les exportations dont il est question, relève la même source, sont en plus très diverses. En effet, les exportateurs sont répartis entre quatre catégories de produits: exportation de produits agroalimentaires (50%), de produits industriels et manufacturés hors hydrocarbures (23%), de tous produits hors hydrocarbures (21%) et de produits pharmaceutiques (6%). Cette variété des produits exportés et l'augmentation des acteurs qui interviennent dans ce créneau va sans nul doute enclencher une nouvelle dynamique dans le commerce extérieur algérien et ce, d'autant plus que, ces derniers temps, bien des mesures ont été prises par le gouvernement, notamment dans le cadre de la LF 2017 et du nouveau Code d'investissement, qui prévoient moult facilitations pour les opérateurs désireux de se tourner vers la production et l'exportation. L'autre point relevé par le Cnrc, certes moins important, est celui inhérent au statut des acteurs du secteur du commerce extérieur. Dans ce sens, détaille-t-on, il a été relevé que sur les 1630 exportateurs, 379 exercent sous le statut de personnes physiques, en augmentation de près de 22% comparativement à 2015, et 1251 en tant que personnes morales (sociétés), en hausse de plus de 34%. Quand on sait que les acteurs exerçant sous le statut de personnes morales sont plus éligibles à la pérennité, on a au moins une raison de se réjouir de ces chiffres. Toutefois, malgré l'importance, serait-elle symbolique, de l'augmentation du nombre des exportateurs et de la stagnation de celui des importateurs, et en l'absence de chiffres précis sur les volumes des importations, il est difficile d'affirmer que c'est d'une notable avancée qu'il s'agit. Le Cnrc a cru utile de relever ce point et c'est tant mieux. Mais, pour avoir une vue plus concrète du commerce extérieur, il est surtout nécessaire d'avoir des chiffres précis des volumes d'importation et d'exportation. Il est sinon à rappeler que, après avoir été libellées dans le registre du commerce sous la dénomination unique import-export, les activités d'importation de revente en l'état et celles d`exportation sont, depuis septembre 2015, scindées en deux activités. En effet, le décret en vigueur relatif à la nomenclature des activités économiques soumises à inscription au registre du commerce a introduit de nouvelles dispositions portant notamment sur la création d'un nouveau secteur d`activité spécifique à l`exportation, et la possibilité à tout opérateur économique de procéder à l`exportation. Ce texte, venu en application des dispositions de l`article 23 de la loi de 2004 relative aux conditions d`exercice des activités commerciales, a pour objet de fixer le contenu, l`articulation ainsi que les conditions de gestion et d`actualisation de cette nomenclature.