Le Maroc mis à l'index lors de l'examen périodique universel de ce pays du Maghreb par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève Le représentant du Front Polisario en Suisse, Omeima Abdeslam, s'est félicité hier de la mention de la situation des droits de l'homme au Sahara occidental occupé, présentée par une douzaine de pays lors de l'examen périodique universel (EPU) du Royaume du Maroc devant le CDH de l'ONU à Genève. «Le bilan de l'examen fait ressortir que le Sahara occidental ait été évoqué par 12 pays, à divers degrés: mention générale dans la déclaration, recommandation générale sur les droits de l'homme, recommandations fortes ou avancées», a-t-il souligné. Il s'agit, selon Omeima Abdeslam de l'Uruguay qui a plaidé pour l'élargissement du mandat de la Mission des Nations unies pour l`organisation d`un référendum au Sahara occidental (Minurso) et pour la nécessité d'accorder une attention particulière aux droits de l'homme au Sahara occidental et du Zimbabwe qui a défendu l'exercice du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui à travers la tenue d'un référendum. L'Estonie a souligné, lors de cet examen, la nécessité de garantir l'accès des défenseurs des droits de l'homme et des journalistes au Sahara occidental occupé par le Maroc, alors que l'Islande a plaidé pour le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, relevant l'importance d'améliorer la situation des droits de l'homme dans ces territoires occupés, et les libertés d'expression, de réunion et d'association. L'Irlande également a défendu le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, la liberté d'association et d'expression, au même titre que le Mozambique qui a appelé le Maroc à se conformer à la résolution 2351 (2017) du Conseil de sécurité de l'ONU, à permettre l'autodétermination du peuple du Sahara occidental et à collaborer avec le nouvel envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU. Permettre l'exercice du droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination a été défendu, en outre, par la Namibie et l'Afrique du Sud. Le premier a exhorté le Maroc à accepter l'échéancier sur l'organisation d'un référendum d'autodétermination, et l'élargissement du mandat de la Minurso et le second l'a invité à reprendre le processus de paix pour une solution politique, et coopérer avec les envoyés du secrétaire général de l'ONU et de l'UA. La Norvège a souligné également la nécessité d'accréditer les associations de la société civile, y compris celles revendiquant le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, alors que le Mexique a souligné la nécessité de permettre au peuple sahraoui de jouir de la vie culturelle. Le Sierra Leone a exhorté, pour sa part, le Maroc à continuer d'oeuvrer avec le Haut commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (Hcdh) et le Haut commissariat aux réfugiés (Unhcr) pour rétablir l'aide humanitaire aux populations sahraouies et leur garantir l'accès aux ressources socioéconomiques, y compris la langue et la culture. La Suède, quant à elle, a plaidé pour le respect des droits de réunion, d'expression et d'association au Sahara occidental. Lors du passage du Maroc devant le même mécanisme en 2012, seulement une dizaine d'Etats avait fait référence au Sahara occidental. Le représentant du Front Polisario en Suisse a estimé que la mention de la situation des droits de l'homme au Sahara occidental par tant de pays lors de l'EPU du Maroc devrait «servir d'argument majeur dans le plaidoyer visant l'élargissement du mandat de la Minurso». Selon Abdeslam Omeima, le Hcdh devrait être saisi pour souligner «l'omniprésence» des préoccupations de plusieurs pays quant à la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental, et aussi pour protester contre les diverses mentions provocatrices par le chargé d'affaire du Maroc lors de cet examen. Le représentant du Front Polisario en Suisse envisage également de saisir le Conseil de sécurité de l'ONU, l'Union européenne, l'Union africaine, pour «les informer de ces développements». Le Maroc a déposé, fin janvier, son rapport national sur la situation des droits de l'homme, élaboré au titre du troisième cycle de l'examen périodique universel (EPU) au Conseil des droits de l'homme. Il a passé son oral lors de la 27è session du groupe de travail de l'EPU tenue mardi dernier à Genève.