«Le FLN a obtenu deux sièges supplémentaires, ce qui porte sa moisson à 166 sièges.» Dans le cadre du contrôle technique du processus électoral, la mission d'observation des législatives du 4 mai de l'Union européenne (UE) a tenu hier au siège du FLN à Hydra, une réunion de travail avec le secrétaire général du parti, Djamel Ould Abbès, en présence de quelques membres du bureau politique et d'anciens ministres. Cette mission, qui était là avant la campagne, poursuivra sa mission jusqu'à la proclamation définitive des résultats par le Conseil constitutionnel. En réponse à une question de l' analyste politique de la mission de l' UE, Marie Violette, relative à la faiblesse du taux de participation au scrutin, le patron du FLN a répondu que «le taux rendu public l'avait surpris, pour ne pas dire déçu». Et de poursuivre: «Les autorités auraient pu facilement gonfler ce taux, mais elles ne l'ont pas fait puisqu'elles ont préféré donner le taux réel de participation», a-t-il indiqué. D'après Ould Abbès, «sur instruction du président de la République, le ministère de l'Intérieur a donné le taux réel de participation comme gage de sincérité et d'honnêteté du scrutin». Par voie de conséquence, «on ne peut qu'accepter ce taux et travailler avec». «Est-ce que le triomphe du RND traduit l'échec ou le recul du FLN?», est une seconde question posée par Mme Marie Violette à Ould Abbès. Ce dernier continue à justifier l'échec du FLN à obtenir la majorité absolue comme souhaitée et annoncée, tout au long de la campagne électorale, par «l'éparpillement des voix et la multiplication du nombre de partis en lice pour les législatives, (53 formations), ainsi que par la foultitude de partis qui devaient siéger à l' APN, à savoir 35 partis politiques et les Indépendants». Cela étant, tout le monde sait qu'on ne peut pas parler d'éparpillement de voix en mode de scrutin proportionnel à fort restant qui favorise les grands partis. D'autre part, Ould Abbès avance que «si le FLN a rebondi en 2012 en s'adjugeant 208 sièges, c'est parce que le Code électoral de l'époque a imposé un seuil électoral de 7% pour avoir accès à la répartition des sièges, or en 2017 ce seuil est porté à 5%». Dans le même ordre d'idées, il a affirmé que «vu la crise économique et financière qui secoue le pays suite à la chute des cours des hydrocarbures, le président de la République a décidé de partager la gestion du pays avec le maximum de partis politiques de différentes obédiences». «Nous ne voulons pas gérer seul, mais élargir la gestion vers d'autres», a-t-il réitéré. Le chef de la mission a fait remarquer qu'«en 2017, le ministre de l'Intérieur n'a pas donné le taux de participation de 20 h, mais il s'est contenté de rendre publics les résultats globaux de ce scrutin et l'indisponibilité des résultats détaillés par wilaya puisque c'est des législatives qu'il s'agit, au ministère de l'Intérieur et au Conseil constitutionnel». D'autre part, il a fait observer «l'existence d'un écart entre les résultats communiqués par le ministère de l'Intérieur et ceux du Conseil constitutionnel, à l'exemple du taux de participation et du nombre de bulletins nuls». Le patron du FLN a expliqué que «les chiffres du ministère de l'Intérieur sont ceux collectés par les walis; en revanche ceux du Conseil constitutionnel sont établis par les PV des magistrats». «Une réflexion sera lancée sur cet enchevêtrement entre le département de l'Intérieur et le Conseil constitutionnel, sujet à polémique et diverses interprétations», dira Ould Abbès. «Assez souvent, en raison du tirage au sort exigé par la nouvelle loi électorale, on a constaté que dans plusieurs bureaux de vote, le nombre de représentants de partis se situe entre une et trois personnes», a souligné le chef de la mission de l'UE. Ould Abbès assaili de questions par les deux membres de la délégation, a indiqué que «cet état des lieux est dû au fait que les partis en lice n'ont pas assez de représentants pour couvrir la totalité des bureaux de vote». La hausse du nombre de bulletins blancs par rapport à 2012 est interprétée par Ould Abbès comme «un phénomène planétaire qui s'est d'ailleurs produit lors de l'élection présidentielle française». Par ailleurs, Ould Abbès a annoncé qu'il a obtenu deux sièges supplémentaires, un à Relizane et un autre à la zone 3 de l'émigration en Tunisie. ««L'administration nous a informés par téléphone ce matin qu'on a obtenu deux sièges supplémentaires, ce qui porte la moisson à 166 sièges», a-t-il affirmé. Enfin, Ould Abbès, qui a donné un aperçu historique sur le FLN, a réitéré: «Nous sommes les dépositaires légaux de la remise du pouvoir aux Algériens.» «Quand on parle de fraude ce sont des fantasmes», a-t-il encore souligné. Pour le chef du FLN, le scrutin s'est déroulé dans des conditions normales et la Haute Instance de surveillance des élections(Hiis), la présence des observateurs étrangers constitue une garantie de la transparence et de la sincérité de cette élection», a-t-il fait savoir.