Ce n'était pourtant qu'un match de basket-ball où les acteurs n'ont jamais dépassé les règles de la sportivité. Le basket, c'est pas le foot, mais en matière de violence ils se ressemblent. Du moins, c'est ce qu'il nous a été donné de constater lundi soir, à la salle Harcha, où s'est déroulé un quart de finale de coupe d'Algérie de basket-ball entre le MC Alger et le WA.Boufarik. Il n'entre pas dans notre intention ici de blâmer tous les clubs de basket. Cette discipline a son public qui passe pour être très sportif. Il est vrai que les joueurs se soumettent plus facilement aux décisions de l'arbitre, contrairement à ceux du football qui passent leur temps à contester pour camoufler leurs carences et enflamment le public par des gestes hautement condamnables. Ce lundi, on a assisté à un vrai match de basket-ball opposant les deux meilleures équipes du pays. Un match musclé mais d'une correction exemplaire entre les joueurs des deux camps. Les seules fois où il y a eu de l'agitation c'était lorsque ces mêmes joueurs contestaient certaines décisions arbitrales. Mais rien de grave. C'est à peine s'ils élevaient la voix ou levaient les bras au ciel tout en continuant à jouer, faut-il le préciser. Dans les tribunes, c'était un autre spectacle. Il y avait du monde à la salle Harcha ce lundi. On pouvait s'attendre à ce que ce soit le Mouloudia qui y délègue la plus grosse partie du public en raison de sa popularité. Or, ce furent les supporters du WAB qui se déplacèrent en masse. Des supporters qui mirent une ambiance du tonnerre dans la salle surtout lorsque leur équipe traversait une période euphorique. Le Widad est passé par de pénibles moments dans ce match puisqu'il fut mené par près de 20 points d'écart et on peut dire que si ses joueurs ont réagi jusqu'à frôler la qualification, c'est grâce à leur public qui, par ses chants, les a encouragés et les a amenés à toujours croire en leurs chances. Malheureusement, ce public-là (pas tous certainement mais une bonne partie d'entre eux) est passé maître en matière de violence. Déjà avant que le match ne débute, il s'était illustré en s'attaquant aux... toilettes de la salle Harcha. Des toilettes refaites à neuf à l'occasion des derniers Jeux sportifs arabes et dont il ne reste presque plus rien. Miroirs brisés et jetés par terre, chasses d'eau arrachées, bidets cassés, portes défoncées ou carrément enlevées, bref un spectacle désolant. Ces gens-là n'avaient comme intention première que de casser tout ce qu'ils trouvaient sur leur passage. L'excuse de la déception d'une défaite de leur équipe ne pouvait marcher puisque ces incidents avaient eu lieu avant que le match ne débute. Là, c'était le hors-d'oeuvre. Le plat de résistance est venu durant le match où les joueurs et les arbitres ont évolué sous une pluie de pétards qu'on ne cessait pas de balancer sur le parquet. Ajoutez à cela les boîtes de chique, les bouteilles remplies ou vides jetées également sur le terrain dès qu'une décision arbitrale ne plaisait pas. Et puis à la fin du match, on s'en est pris aux sièges, pourtant rivés sur le béton des gradins et qu'on s'est mis également à balancer sur le parquet. Ce n'était pas fini car, en sortant de la salle, ces hooligans s'en sont pris aux commerces environnants, aux véhicules et malheureusement aux gens où l'on a fait état d'une jeune fille agressée et évacuée sur l'hôpital. Des dégâts considérables dans la salle Harcha, des répercussions sur les environs, un bien triste après-midi pour le sport algérien qui n'en finit pas avec sa série noire en matière de violence.