Le président du COA et de la Fabb estime que cette équipe a été poursuivie par une série de malheurs. L'équipe nationale de basket-ball a raté la qualification au Mondial 2006 qui doit avoir lieu au Japon. Plus d'une semaine après le tournoi africain qu'Alger a abrité, nous avons jugé utile de nous rapprocher du président du Comité olympique algérien et de la Fédération algérienne de basket-ball, M.Mustapha Berraf, pour qu'il nous parle de la performance de cette équipe. L'Expression: L'équipe nationale de basket-ball a raté de peu la qualification au Mondial 2006. Elle a malheureusement perdu contre le Nigeria le match qu'il ne fallait pas perdre. Avec du recul, pensez-vous que ce match a été celui de trop pour l'équipe nationale? M. Berraf: Non, car cela voudrait dire que cette équipe n'était pas insuffisamment préparée pour le tournoi africain. Or, je peux vous assurer qu'elle a bénéficié de la préparation la plus adéquate. Pour son malheur, elle a disputé le championnat d'Afrique avec un énorme handicap qui est le nombre impressionnant de joueurs blessés qui sont passés par son infirmerie. On a engagé 12 joueurs dans le tournoi, 7 étaient largement diminués pour ne pas dire out. Je suis persuadé que si cette équipe avait pu disputer la compétition avec l'ensemble de ses atouts, elle serait parvenue en finale sans aucun problème. D'autant qu'elle a terminé en tête de son groupe à l'issue de la première phase. Exactement, et il est difficile d'admettre que l'on termine premier de son groupe pour ensuite se contenter de la 4e place du tournoi. Le match de classement perdu contre le Nigeria a dû énormément vous décevoir. Je peux vous certifier qu'avec tous nos joueurs, ce match on le jouerait dix fois, on le gagnerait dix fois. Non seulement nous étions diminués par les blessures, mais les Nigérians ont tout fait pour saboter ce match. Vous voulez dire qu'ils ont provoqué l'expulsion de Bouziane? J'en suis plus que sûr et j'avais d'ailleurs averti Bouziane avant le match à ce propos. Je savais que ces Nigérians étaient capables de tout pour remporter ce match. Ils ont provoqué Bouziane et ce dernier n'a pas su se retenir car il venait de recevoir un coup à l'endroit où il avait le plus mal. C'était une agression préméditée. Ces Nigérians auront été ceux qui ont gâché la fête. Ce sont des habitués. Ils ont toujours fait parler d'eux en mal lors des précédentes éditions du championnat d'Afrique. A Alger, avant nous, ils avaient déjà eu des altercations avec les Maliens et les Ivoiriens. Où en est leur affaire? Elle poursuit son cours. La Justice algérienne s'en est saisie et la Fiba Afrique a tous les éléments du dossier. Elle doit prononcer son verdict dans les jours qui viennent. Pour revenir à l'équipe d'Algérie, elle a accompli un premier tour, où elle n'a pourtant pas particulièrement brillé. Mais elle a terminé première. C'est ce que je voulais dire auparavant. Voilà une équipe qui est poursuivie par les malheurs et les blessures, qui joue moyennement et qui gagne ses matches. Imaginez donc si ces paramètres avaient tourné en sa faveur, la voie de la finale était toute tracée pour elle. C'est aller un peu vite en besogne. En demi-finale elle a rencontré une équipe du Sénégal qui l'a facilement dominée. Il ne faut pas faire une montagne de cette équipe du Sénégal. Avant la compétition, elle avait rencontré la nôtre en match amical et elle avait été sévèrement corrigée. Il y a eu, en demi-finale, une déconcentration de la part de nos joueurs qui n'ont pas su contrer le 6 et le 12 sénégalais qui ont fait ce qu'ils ont voulu. Cette demi-finale, notre équipe l'aurait remportée si elle avait disposé de tous ses moyens. Pour nombre d'observateurs, il y aurait eu une erreur de stratégie de la part du staff technique qui avait choisi de négliger le dernier match du premier tour contre le Mali en alignant une équipe de réservistes. Ce match contre le Mali n'a eu aucune incidence sur le classement final du groupe. D'autre part, notre équipe avait vu quelques-uns de ses meilleurs joueurs se blesser. Le staff technique a donc, à mon avis, fait le meilleur choix. Pourquoi aligner les meilleurs joueurs et prendre le risque de voir leurs blessures s'aggraver? Non, stratégiquement, il était inutile de jouer ce match contre le Mali à fond alors qu'on était déjà qualifiés et qu'on pouvait prendre le risque de perdre d'autres joueurs. L'une des grosses carences de l'équipe d'Algérie a été un manque de lucidité flagrant. J'en conviens mais le manque de réussite a eu sa part de responsabilité dans cet échec. J'ajoute que cette équipe était mal partie bien avant que la compétition ne débute avec le transfert de ses matches de la salle Harcha vers la Coupole. Justement ce changement de salle a, semble-il, été fatal pour l'équipe nationale. C'est tout à fait vrai. Cette équipe avait l'habitude de jouer et de s'entraîner à la salle Harcha. On l'a obligée à jouer à la Coupole où elle n'avait pas du tout de repères. Vous savez, la veille même du début de la compétition, on était encore en train d'installer le parquet. Les joueurs se sont entraînés au milieu d'une nuée d'ouvriers et dans un vacarme assourdissant. C'était pourtant l'équipe d'Algérie qui préparait un championnat d'Afrique et qui visait une qualification au Mondial. Avec du recul, regrettez-vous d'avoir choisi la Coupole? Non. La décision que le bureau fédéral de la FABB a prise était celle qu'il fallait prendre. Il l'a prise dans un esprit responsable pour ne pas nuire aux intérêts sportifs de l'Algérie. D'autre part, on m'a accusé de profiter de mon poste de président du COA pour avantager le basket-ball. On a donc contenté les gens mais on l'a fait au détriment des intérêts de l'équipe nationale de basket-ball. A la salle Harcha, celle-ci aurait même pu viser le titre de champion d'Afrique. Quel bilan faites-vous de cette 23e édition du championnat d'Afrique? Ce que je peux vous dire c'est que l'Algérie a gagné énormément de points à cette occasion. Tout s'est bien déroulé et aucun des participants n'a eu à se plaindre de quoi que ce soit. D'autre part, je retiens le grand succès populaire de la compétition. Les responsables de la FIBA nous ont félicités à ce sujet car ils ne s'attendaient pas à voir autant de monde et une telle ambiance. Je tiens pour cela à féliciter et à remercier tous ceux et celles qui ont contribué à la réussite de cette compétition comme je tiens à remercier les pouvoirs publics et à leur tête le ministre de la Jeunesse et des Sports qui nous a constamment soutenus. Enfin, sur le plan sportif, il y a lieu de retenir la confirmation de l'Angola qui reste une terre de basket-ball. Son équipe nationale avait bénéficié d'une préparation de grand niveau puisqu'elle avait participé à un tournoi en Chine avec les USA et Porto Rico. Sa victoire n'a été que la suite logique de cette préparation. Cet échec ne va-t-il pas nuire à l'équipe nationale? Je ne le pense pas. Il a été demandé aux joueurs de ne pas en faire un drame et d'oublier cet épisode. Cette équipe nationale est en pleine construction avec des éléments pour la plupart encore jeunes. Nous allons la suivre et lui donner les moyens de progresser d'autant qu'elle va récupérer les joueurs qui n'avaient pu prendre part au championnat d'Afrique, comme Doubal qui était blessé ou Haïf qui était très diminué. L'objectif qui lui est tracé maintenant est celui des Jeux africains de 2007 qui se dérouleront chez nous et où elle visera la médaille d'or.
