Le délégué de la FIBBA pour l'Afrique souhaite voir les responsables du volley- ball se réunir avec leurs homologues du basket-ball. «Le risque de voir l'organisation de la CAN-2005 de basket-ball échapper à l'Algérie est réel». Ces propos sont de M.Pierre Dao, le délégué de la Fédération internationale de basket-ball (FIBBA) pour l'Afrique et il nous répondait sur ce qui est communément appelé affaire FAVB-FABB au sujet de la domiciliation de deux évènements internationaux que sont le Mondial cadets de volley-ball et la CAN de basket-ball. Du fait de la décision de la FABB de ne pas gêner sa collègue du volley et d'opter pour la Coupole pour domicilier les matches du groupe A de la compétition qu'elle va organiser, a amené les responsables de la FIBBA et de la Confédération africaine de basket-ball à revoir leur copie au sujet du pays appelé à abriter cet événement. «A l'heure où je vous parle (hier matin NDLR), il n'y a rien de décidé au niveau de la FIBBA et de la Confédération africaine, nous a dit M.Dao, mais il faut s'attendre à ce que les choses bougent et pas forcément en faveur de l'Algérie». Pour le représentant, le délégué de la FIBBA «il paraît impensable de donner la primauté à une compétition de cadets par rapport à une autre intéressant l'équipe nationale senior. La CAN de basket-ball est le plus grand événement sportif qui se déroule sur le continent africain en 2005. Je ne comprends pas comment nos amis Algériens, qui avaient eu le privilège d'obtenir son organisation, ont pu revenir sur leur engagement». Et M.Dao d'ajouter: «lorsque je parle d'engagement, je fais référence à la domiciliation des deux groupes de la compétition. Au mois de février dernier, pour la FIBBA-Afrique, tout était entendu, les deux sites retenus étaient la salle Harcha et celle de Staouéli. Or voilà qu'à trois semaines du début de l'événement, on nous annonce que les matches prévus à la salle Harcha seront transférés à la Coupole. Ce n'est pas sérieux et je doute fort que la FIBBA reste les bras croisés sans réagir». Selon M.Dao, d'énormes intérêts financiers sont consentis dans un événement de l'importance de la CAN de basket-ball. «Ce que l'on a tendance à négliger c'est que des télévisions ont payé cher pour retransmettre des matches de cette CAN, a-t-il indiqué sur ce sujet. La Télévision algérienne va prendre tous les matches, El Djazira - sport en assurera la couverture sur une vingtaine de matches. Quant à CFI, une chaîne française, elle va se charger de retransmettre l'événement pour le continent africain. Je sais que les gens du volley-ball vont organiser un mondial mais il s'agit d'une compétition de cadets. Je doute fort qu'elle attire autant de public et qu'elle soit aussi médiatisée que celle du basket-ball. J'ajoute que cette CAN va être qualificative pour le prochain Mondial de basket-ball. C'est dire son importance et, à mon humble avis, les Algériens ne servent pas leur équipe nationale en quittant la salle Harcha». Questionné sur ce qu'il pensait du chevauchement des dates pour les deux évènements sportifs, M.Dao regrettera le fait que l'on se soit heurté à un problème facilement surmontable. «Je pense que les deux organisateurs auraient dû se réunir autour d'une table pour cela. En tout cas, ce que je remarque c'est que le Mondial de volley-ball devait se dérouler initialement en septembre pour être ensuite avancé en août, juste au moment où la CAN de basket- ball se termine. Nous avons été saisis par la Fédération algérienne de ce problème et nous avons proposé de supprimer le jour de repos de la compétition de basket-ball pour terminer un jour avant que ne débute le Mondial cadets. La proposition n'a pas trouvé d'écho auprès des gens du volley- ball. Nous avons alors fait une autre proposition qui est de décaler d'un jour le déroulement de la cérémonie d'ouverture de la compétition de volley-ball. Nous avons discuté avec les responsables de la salle Harcha et ils nous ont assuré qu'en une nuit ils pouvaient transformer la salle et l'adapter à la compétition de volley-ball. Là aussi nous n'avons pas eu de réponse. Apparemment, nous nous heurtons à un mur d'incompréhension».Le délégué de la FIBBA trouve, par ailleurs, que l'équipe nationale algérienne de basket-ball pourrait faire les frais de cette histoire. «L'Algérie a l'immense avantage d'organiser une CAN qualificative pour un mondial. Je ne sais si on sert bien son équipe nationale en prenant le risque de voir cette organisation vous échapper. A domicile, les chances de votre équipe nationale de se qualifier pour le mondial sont grandes alors que si cette compétition venait à se dérouler dans un autre pays, elles pourraient se compliquer. Je ne dis pas cela pour critiquer la compétition cadette mais il s'agit de faire preuve de réalisme et de bon sens».Toujours est-il que, selon M.Pierre Dao, l'organisation de la CAN de basket- ball est toujours du ressort de l'Algérie. «Je le dis et je le répète, rien n'a été décidé à ce sujet au niveau de la FIBBA. Cependant si on venait à rester dans cette situation de blocage avec transfert des matches du groupe A de la CAN vers la Coupole, il faut s'attendre à ce qu'il y ait une réaction défavorable pour votre pays dans les heures qui viennent. La compétition africaine est proche et il faut avertir les pays qualifiés avant qu'ils ne s'engagent dans des réservations qui ne serviront à rien. Il faut donc que les organisateurs de ces deux compétitions se voient de toute urgence. Il s'agit, certes, de sauver un mondial cadets mais on ne peut sacrifier une CAN seniors et les intérêts de votre équipe nationale de basket-ball».