Le prix d'un fût s'élève à 500 dinars. Les citoyens de la commune de Tamalous, situées dans la daïra du même nom, souffrent depuis de nombreux mois d'un grave déficit en alimentation en eau potable. La raison de cette pénurie, a-t-on pu apprendre sur place, est due à la destruction du puits principal qui alimentait la région à la suite des intempéries qui avaient dévasté la wilaya à la fin de l'année passée. Le puits prenait sa source à l'oued Guebli auquel il était attenant. Le plus «étonnant» dans cette affaire, c'est que la commune de Tamalous, qui a certes connu un développement anarchique durant les années écoulées, est située entre les deux principaux barrages de la wilaya à savoir le barrage de Kenitra à Oum Toub et le barrage de Béni Zid à Collo. En désespoir de cause et face à l'impossibilité des autorités locales de prendre en charge ce problème qui perdure depuis plus de six mois, les citoyens sont contraints d'acheter de l'eau à des prix prohibitifs, encourageant ainsi l'émergence d'une faune de nouveaux spéculateurs qui sont en train de s'enrichir sur le dos de la détresse citoyenne. Le prix d'un fût, a-t-on pu constater au niveau du chef-lieu de la commune, s'élève à 500 dinars. L'eau est ramenée par véhicules ou à dos de mulets à partir de Toussane, située tout juste à trois kilomètres de ce lieu de négoce d'un autre temps. Les prix, constate-t-on en outre, arrivent jusqu'à doubler au niveau des hameaux et villages reculés, tels que Aïn Tabiya, Bouhanche et Aïn Cherayehe. Les autorités locales, qui se défendent comme elles peuvent de cet état de fait, indiquent que «le budget de reconstruction du puits en question a été débloqué dans le cadre du programme annuel en cours». Mieux, «le marché a été attribué à une entreprise sise à Oum El-Bouaghi». Le hic c'est que cette entreprise ne semble pas disposer des moyens nécessaires à l'accomplissement des travaux qui lui sont demandés. En attendant de trouver une entreprise dotée de moyens techniques nécessaires pour travailler dans cette région sablonneuse, la commune a décidé de parer au plus pressé en lançant un avis d'appel d'offres restreint pour l'acquisition de deux pompes hydrauliques. Celles-ci, dans le cas où elles sont mises en place dans le courant de ce mois, permettront d'alimenter en eau potable les citoyens au moins une ou deux heures par jour durant la saison estivale en attendant que le puits soit enfin réparé. Pour ce qui est du travail spéculatif de vente d'eau, absolument interdit dans le pays, personne ne semble pressé d'y remédier même si peu de personnes, en fin de compte, y trouvent leur...compte!