Ils souffrent toujours en silence. A ce jour, plusieurs quartiers populaires ne sont pas raccordés au réseau AEP. C'est l'été. Saison, en principe, de vacances et de villégiature pour beaucoup de citoyens. Hélas! la réalité est tout autre pour certains. Ils sont nombreux à vivre cette saison comme celle de toutes les péripéties. Celle de la pénurie et la rareté d'eau est si récurrente en ce début de mois d'août, que la colère couve un peu partout. Cette denrée indispensable continue de hanter les populations dans plusieurs localités de la wilaya de Béjaïa. Des populations qui ne cessent de manifester leur désarroi en ces temps de grandes chaleurs. Dans les douars de M'liha, Tazmalt, Aït R'zine et Ighil Ali, le problème du manque d'eau ou carrément de son absence est une dure réalité. Les douars les plus élevés de la commune de Chellata (Akbou) vivent au rythme d'un calvaire né, pour l'essentiel, de la chaîne de refoulement qui, faute de l'installation des équipements électriques, n'est toujours pas fonctionnelle. Par conséquent, les habitants n'ont d'autre choix que de s'approvisionner au moyen de citernes. Jusqu'à quand s'interroge-t-on? A Ighil Ali et Aït R'zine, la denrée précieuse est rare en raison de la vétusté des réseaux tandis que les fuites sont légion. La conduite principale alimentant le gros de la population des villages de Aït R'Zine et Ighil Ali est encore plus vétuste et sa réfection est devenue urgente. Dans la municipalité de Tazmalt, certains quartiers sont approvisionnés chaque jour, d'autres, un jour sur deux. Une inégalité dénoncée sans pour autant trouver oreille attentive. Les quartiers populaires de cette municipalité, Roda, Ikharbane et Tighnathine n'ont pas été raccordés à ce jour au réseau AEP. Heureusement pour la plupart d'entre eux, les citernes d'eau sont là. A partir de leurs puits, des propriétaires font preuve de solidarité agissante envers ceux qui n'en n'ont pas. Et pourtant, des chaînes de refoulement sont bel et bien réalisées quant à leur entrée en fonction, il faut attendre l'installation d'équipements électriques. Le problème perdure depuis quatre ans. Les choses sont loin d'être réglées, notamment pour la chaîne de refoulement de Tighnathine alors que les populations souffrent toujours en silence. Les 24 communes situées sur les deux rives de l'oued Soummam souffrent elles aussi. Le salut ne peut venir que du lancement du barrage de Tichi-Haff. Cette structure hydraulique fait encore parler d'elle en ce moment. Le transfert de ses eaux, dont le retard est énorme, sera achevé, au plus tard, en 2009. Le directeur de l'hydraulique de la wilaya, avait précisé, il y a quelques mois que la région d'Akbou sera alimentée dès le mois, de mars 2008. Beaucoup d'eau aura coulé sous les ponts et les robinets seront toujours secs. Le ministre des Ressources en eau, qui avait dépêché plusieurs missions d'inspection pour accélérer les travaux du transfert, a ordonné, en personne, que la ville d'Akbou soit approvisionnée en premier par l'eau du barrage. Le pompage des nappes phréatiques ne cessera pas pour autant, avait indiqué le directeur de l'hydraulique: «Elles serviront à l'irrigation des champs agricoles et à d'autres fins». La réalisation de la station d'épuration, dont les travaux avancent à pas de tortue, sera relancée. On regrette cependant que de grands ouvrages achevés restent bloqués par les oppositions citoyennes et certaines APC. Sept grands projets achevés sont toujours immobilisés à cause des riverains qui s'opposent au passage des lignes d'alimentation en électricité. «Huit chaînes sont prêtes pour démarrer mais elles sont bloquées, soit par des riverains, soit par des APC qui refusent de les prendre en charge en matière d'électrification», avait-t-il ajouté avant de conclure: «Il y a un véritable problème de coût en cas de changement de tracé.» Pénurie d'eau, blocage des solutions, les habitants de Basse Kabylie devront encore attendre pour voir enfin une alimentation en eau confortable, devrions-nous conclure.